À poils et À plumes
Fauves, oiseaux, serpents, insectes et éléphants inspirent les joailliers.
Autour de la place Vendôme s’ébroue une joyeuse ménagerie. Des panthères, fauves totémiques chez Cartier. De frêles abeilles chez Chaumet. Des colibris, aigles et pandas, présentés par Boucheron en début d’année. Ou le célèbre reptile Serpenti de Bulgari décliné cette saison en une version joaillière très graphique. En septembre dernier, c’est toute l’arche de Noé qui s’est amarrée au numéro 19, à l’Hôtel d’Évreux : Van Cleef & Arpels y avait installé, en collaboration avec le metteur en scène , une exposition
robert Wilson éphémère de ses précieux couples d’animaux.
Loin du bestiaire mystérieux et chimérique, le zoo d’aujourd’hui est l’héritage des représentations animales gaies et naturalistes des années 1940 et 1950. La profusion de teintes et de pierres (rappelons l’engouement actuel pour les gemmes colorées) et les techniques joaillières (émaillage, sertissage), nécessaires à la réalisation de cette faune, permettent aux maisons de démontrer, en une pièce, l’étendue de leur savoir- faire. Ces animaux sertis sont aussi inspirés de l’esthétique de , Jean Schlumberger joaillier virtuose et coqueluche de Jackie , et Kennedy diana vreeland elizabeth . Tiffany & Co., avec qui il collabora Taylor douze ans, vient d’ailleurs de rééditer, dans sa collection Masterpieces 2016, une broche éléphant en or et émail paillonné. En octobre, le joaillier de la Cinquième Avenue en a fait don à l’Elephant Crisis Fund, qui lutte pour la sauvegarde des pachydermes traqués pour leur ivoire. Ainsi naissent des animaux qui traversent le temps. À la fois immortels et menacés. —