Alain
écrivain 50 ans e titre de son dernier livre, Le monde est mon langage (Grasset), pourrait lui tenir lieu de devise. Né au Congo, l’auteur de Black Bazar et Petit Piment, finaliste en 2015 du Man Booker International Prize, a étudié en France et vit aujourd’hui entre Paris et Los Angeles où il enseigne la littérature à la prestigieuse université de Californie (UCLA). Cette identité « tricontinentale » nourrit son écriture de romancier et poète dont les chatoyants costumes de « sapeur » ont égayé le Collège de France, où il a occupé au printemps la chaire de création artistique. Traduite en une vingtaine de langues, son oeuvre franchit allègrement les frontières. « C’est extraordinaire de voir qu’à partir d’un petit pays comme le Congo, on peut toucher un Coréen ou un Israélien », s’extasie l’enfant de PointeNoire. Il regrette toutefois la distinction artificielle qui persiste entre littérature française et littérature francophone. « Le français est une langue internationale, insiste- t-il. Un écrivain ne doit pas appartenir à une seule nationalité mais à ses lecteurs. »