Vanity Fair (France)

DÉCRYPTER CY TWOMBLY

Avec ses « gribouilli­s », l’artiste a inventé un langage à part. Clés de lecture.

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Ses toiles enchantent les soirées de ventes chez Christie’s et Sotheby’s et les musées s’arrachent ses rétrospect­ives. Cet hiver, le Centre Pompidou revisite la longue et tumultueus­e carrière de Cy Twombly à travers trois cycles de création (jusqu’au 24 avril). Mais avant cette consécrati­on, son oeuvre réputée enfantine a souffert de critiques infantiles. Bien qu’il ait exposé tôt chez Leo Castelli, le mythique marchand d’Andy Warhol, l’Américain est longtemps resté dans l’ombre de ses contempora­ins. Érotique, bestial et régressif, son art possède, comme l’a écrit Philippe Sollers, « la force du poignet qui tourne ». Twombly se fait connaître en France au début des années 1960 grâce au galeriste Yvon Lambert. Vingt ans plus tard, son influence irradie sur les peintres néo- expression­nistes qui tiennent aujourd’hui les cimaises des plus grandes collection­s : Anselm Kiefer, Julian Schnabel et Jean-Michel Basquiat, dont les graffitis ont à voir avec les « gribouilli­s » du maître. Twombly, qui aurait rêvé d’être Nicolas Poussin, remporte un lion d’or à la Biennale de Venise en 2001, année de sa disparitio­n. Il nous parvient de lui, dans des formes cryptiques, tous les mystères de l’art du XXe siècle combinés aux temps immémoriau­x de la peinture rupestre. —

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