QUAND LOÏC PRIGENT rencontre PATSY ET EDINA
Alcooliques, méchantes, foutraques, feignasses, fashionistas et monstrueusement drôles : quand Patsy et Edina ont débarqué sur le petit écran en 1994 avec leur série culte Absolutely Fabulous, LOÏC PRIGEnt a su qu’il avait trouvé sa voie. À l’heure de la
Elles sont totalement folles, souvent défoncées, incroyablement indignes, décidément mauvaises et absolument fabuleuses... Elles ont donc tout ce qu’il faut pour fasciner l’auteur des tweets les plus drôles sur le monde de la mode. Leur rendez-vous n’a pu que confirmer cette évidente filiation.
Patsy Stone est une sorte de sosie d’Amanda Lear, blonde à chignon, fumant comme une cheminée, buvant comme un marin, rédactrice en chef mode d’un mensuel fashion anglais. Edina « Eddy » Monsoon, patronne d’une agence de relations publiques, est obsédée par Christian Lacroix et son propre indice de masse corporelle, dont elle impute l’inflation à sa fille Saffron, ado surdouée mais aussi bonnet de nuit que les deux autres sont fêtardes, seul individu sensé de ce trio infernal.
Quand Absolutely Fabulous et son humour british et trash s’invitent sur le petit écran, en 1994, les séries de la télé française se limitent à peu près aux Feux de l’amour et à Navarro. Et voilà que débarque cet ovni qui s’apparente à Qui êtes-vous, Polly Maggoo ? sans aucun alibi artistique. Avec le jeu en plus. Le jeu de Joanna Lumley (la blonde, ex- James Bond girl et inoubliable Purdey de Chapeau melon et bottes de cuir) et de Jennifer Saunders (la brune, auteur de la série) tient plus de la pantomime médiévale que de Michel Bouquet. Mais les dialogues sont insurpassables et ont circulé dans le milieu de la mode, pourtant joyeusement caricaturé, plus vite qu’un bon plan soldes de presse. Quand je suis arrivé à Paris et que j’ai commencé à m’incruster dans les défilés, j’ai découvert que les premiers rangs étaient peuplés de Patsy et d’Edina qui ne se rendaient pas compte à quel point elles ressemblaient aux personnages. Si ce n’est qu’il n’y avait pas de rires préenregistrés quand elles sortaient
Aux défilés, ce sont les mêmes qui hésitent entre un mAuvAis lifting et un mAuvAis AmAnt.