Vanity Fair (France)

Carla bruni-sarkozy

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Brigitte Macron livre le programme de son mari, le sien, le nom de l’hôtel où ils passeront la nuit à la pointe du Raz. « OK, nickel, je t’envoie le petit jeune de d’habitude pour les photos, dit Mimi. Essaie de ne pas trop parler aux journalist­es. Et soigne- toi, ma cocotte. » Elle raccroche et tonne : « Allez, Quimper-la pointe du Raz, c’est combien de temps en bagnole ? » Les deux femmes se rappellero­nt. Avec « Brigitte », la ligne fonctionne désormais vingt- quatre heures sur vingt- quatre. Chaque jour, un point est fait sur l’agenda : le moral du candidat, le pouls de la campagne... Mimi ne peut s’empêcher de donner des conseils ; il faut enlever les pupitres dans les meetings et puis coller enfin des affiches « Macron président » – elle a d’excellente­s photos en stock. Et quand la rumeur sur l’homosexual­ité s’emballe, début février, Michèle Marchand pousse le candidat, par l’entremise de son épouse, à prendre le micro lors d’un meeting à Bobino. « Pour mettre les pieds dans le plat, si dans les dîners en ville, si dans les boucles de mails, on vous dit que j’ai une double vie avec Mathieu Gallet ou qui que ce soit d’autre, plaisante- t-il alors, c’est mon hologramme qui m’a soudain échappé. » Dans la salle, la conseillèr­e de l’ombre applaudit, pendue à ses trois téléphones.

Un jour, Carla Bruni-Sarkozy en fera sans doute une chanson. Sa vieille copine Mimi embringuée dans la jeune écurie macroniste... elle n’a pu s’empêcher de lui envoyer un SMS : « Je suis ravie que Brigitte Macron te fasse confiance. Moi, du coup, un peu moins. À la prochaine révolution, tu retournes ton pantalon ? » En ce début février, l’ex-« Première Dame » s’en amuse, à la lueur d’une bougie parfumée, dans son joli studio de musique noyé sous les photos de jeunesse, de concert, et des années élyséennes avec Merkel et Obama. Michèle Marchand a longtemps été une fidèle de son « Nicolas ». Elle détenait sa carte de grand donateur de l’UMP. Elle a toujours été là, jusqu’à la primaire, assise au premier rang des meetings, évidemment, à côté de Carla et d’Anna Carlota, la propriétai­re du sélect institut de beauté du même nom, situé près de l’Étoile. Mme Sarkozy y a souvent retrouvé Mimi, plus ou moins par hasard, autour des tables de manucure où Delphine Arnault, l’héritière LVMH, compagne de Xavier Niel, a aussi ses habitudes. Dans ce salon ouaté, on se fait dorloter en cancanant joyeusemen­t de la vie politique et du reste. « Mimi a changé de cheval, observe calmement Carla Bruni dans un gros col roulé beige. Je ne le lui en veux pas. C’est le business, il faut élargir le cercle. » Elle siffle sa bouteille d’eau, salue d’un geste gracieux son époux, qui, au coin de la porte, annonce son départ pour un jogging. « Mimi et moi, ça fait plus de 15 ans qu’on se connaît, poursuit- elle. À l’époque, elle travaillai­t à Voici. Elle m’a appelée un jour pour me dire qu’elle avait reçu

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