Angelina Jolie
Beauté divine
C ’ était elle ou personne d’autre. Nous n’avions pas de plan B. » L‘ émotion est encore palpable dans la voix de Laurent Boillot, le président de Guerlain : « Je l’ai rejointe au Cambodge en 2015, sur le tournage de son film First They Killed My Father, pour lui exposer le pro- jet. Elle m’a reçu, écouté et a immédiatement répondu oui. » C'est ainsi qu‘Angelina Jolie est devenue, à l’autre bout du monde, égérie du dernier parfum Guerlain. Pourtant l’actrice n’est pas vraiment une habituée des collaborations. Pour ainsi dire, elle les refuse toutes. Mais Angelina Jolie nourrit avec Guerlain une rela- tion toute particulière : « Ma mère utilisait la poudre Ladies in all climates qu’elle conservait précieusement sur sa coif feuse dans son écrin d’origine. Son odeur si particulière a marqué mon enfance. » À travers son nouveau jus, la maison de beauté née en 1828 a aussi souhaité bousculer ses codes : avec le nom, d’abord, Mon Guerlain, qui sonne comme un manifeste ; avec le flacon, ensuite, inspiré d'une création Baccarat de 1908 et dépourvu d‘ étiquet te. Thierry Wasser, maître parfumeur de Guerlain, a imaginé une ode aux femmes puissantes et engagées : une vanille de Tahiti, matière fétiche empruntée à Jicky et Shalimar, bousculée par la fraîcheur de la lavande, le jasmin d’Arabie et le santal blanc. Laurent Boillot souligne : « Qui mieux qu’Ange- lina Jolie, à la fois mère, actrice, réalisatrice, envoyée spéciale du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés… pouvait incarner ces valeurs ? » Effective- ment, peu de monde. Surtout quand on apprend que la comédienne a reversé la totalité de son cachet à des oeuvres caritatives. La véritable beauté, en somme.