Malick Sidibé, « l’oeil de Bamako ».
« L’oeil de Bamako », son surnom, ne lui rendait qu’à moitié justice. Si Malick Sidibé a bien été un documentariste précis et précieux de la ville où il a vécu de 1952 jusqu’à sa mort en avril 2016, il est aussi celui qui l’a sublimée. Dans l’effervescence du Mali d’après l’indépendance, les mouvements insensés des noceurs qu’il saisit en soirée semblent perforer la surface de l’image et l’allure incandescente de la jeunesse qu’il photographie en studio, embraser la pellicule. C’est simple : à l’instar de ses sujets, les photos de Sidibé débordent de vie et de style. —