Vanity Fair (France)

Sur un boulevard

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vez- vous remarqué que, souvent, les lecteurs commencent à lire les magazines par la fin ? Esprit de contradict­ion peut- être. Ou volonté de jouer avec les choix faits par la rédaction. Ce numéro, justement, est celui d’un parti pris affirmé : chaque année, Vanity Fair repère et classe les Français, toutes catégories confondues, dont l’influence est la plus forte dans le reste du monde. Raison de plus pour ménager le suspense et ne connaître les lauréats qu’à la fin, en découvrant la couverture.

Feuilleton­s, donc. Booba livre son autoportra­it : apparemmen­t, il est fan de Star Wars. Frédéric Beigbeder est parti en détox : il s’est fait injecter de la lumière dans les veines. Kim Jong- un a fait assassiner son grand frère avec une sorte de sarin puissance 10 au milieu d’un aéroport internatio­nal par deux pauvres jeunes filles persuadées qu’elles tournaient des caméras cachées pour Youtube. Une journalist­e a fini par apprivoise­r Philip Roth, magnifique écrivain au caractère réputé difficile : elle est française et elle explique comment l’écrivain lui a livré le scoop de sa carrière, qu’elle a néanmoins refusé de croire. Beaucoup de beau monde et de belles choses. Cherchons encore. Une exposition sur les romans-photos à Marseille : saviez-vous que c’est là que Sophia Loren a débuté, que Johnny Hallyday en avait été le héros ? Une candidate malheureus­e de télécroche­t, Camélia Jordana : on l’avait laissée avec de grosses lunettes au sortir de la « Nouvelle Star » ; elle a gagné en maturité, en crédibilit­é et on la voit partout, film avec Daniel Auteuil, célébratio­n de Barbara, hommage aux victimes des attentats... Et la Café Society, vous en avez entendu parler, ailleurs que chez Woody Allen ? Cette jet- set d’avant la jet- set avait son décorateur officiel, Georges Geffroy. C’est chargé, mais c’est spectacula­ire.

Laissons durer le plaisir encore un peu. Ils étaient quatre, strausskah­niens en diable, laissés orphelins par le forfait de leur champion, qui se sont trouvé un nouveau mentor, Emmanuel Macron. Et devinez quoi : ils ont raflé la mise. Reculons encore. Xavier Dolan : depuis l’âge de 8 ans, le réalisateu­r québécois a Titanic pour oeuvre fétiche. Oui, oui, le film de James Cameron. Il est à jamais amoureux de Leonardo DiCaprio et de Kate Winslet. Plus loin. Xavier Beauvois : il réunit pour la première fois, devant sa caméra, Nathalie Baye et sa fille, Laura Smet. On approche du but. Le podium ne compte que des numéros 1. Brigitte Macron, la femme française la plus populaire à l’étranger depuis Brigitte Bardot (selon Karl Lagerfeld). Zinedine Zidane, sacré meilleur entraîneur du monde avec le Real Madrid. Rien ne lui résiste. Et pour succéder à Christine Lagarde, Carlos Ghosn et Christine and the Queens : Xavier Niel. Il est en couverture, photograph­ié par son ami Hedi Slimane. Sophie des Déserts et Marion Van Renterghem nous racontent ici son ascension. En lisant et relisant son histoire époustoufl­ante, j’ai cherché à définir quel est son métier. Il est Xavier Niel, tout simplement : il a créé, bien au- delà de ses entreprise­s, une façon d’être, de faire, de réussir tellement atypique ! Une façon de séduire aussi. D’ailleurs, la plus haute marche a été attribuée par la rédaction à Niel, sur un boulevard ! �

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