Le mambo des LOGOS
Cette saison, les marques sortent les griffes. En haut de l’affiche mode, le logo bouscule l’étiquette.
On n’avait pas vu ça depuis les années 1980. Depuis deux saisons, c’est une déferlante de logos dans l’océan du luxe. De quoi donner le tournis à n’importe quel typo. Agrandis, élargis, revisités, vintagisés, ils ornent sacs, chaussures, sweats, robes, doudounes et même chaussettes, l’élastique du slip étant déjà colonisé. Lancés au format étiquette avec la révolution du prêt-à-porter des années 1960 (voir le logo d’Yves Saint Laurent, millésimé 1961, devenu un talon d’escarpin), popularisés par les équipementiers sportifs, les logos se sont vus offrir galons couture et top sculpturaux quand Karl Lagerfeld arrive chez Chanel, dans les eighties. Succès immédiat. Adoptés par les bad boys, chavs britanniques (ou d’ailleurs) et autres loulous de banlieue, les logos pousseront les big boss du luxe à virer au minimalisme. Une discrétion qui, comme toute tendance sur la planète mode, ne durera pas. La preuve : tandis que Dior, Balenciaga, Versace et Gucci les affichent, Le Bon Marché leur consacre une exposition à partir du 24 février, invitant créateurs et designers à les revisiter. Même la très conceptuelle maison Céline participe, c’est dire. N’en déplaise à certains journalistes d’outre-Atlantique, la mode aujourd’hui a ces mots à la bouche : bienvenue dans la logo zone. – e « Let’s Go Logo » au Bon Marché, Paris VII , à partir du 24 février.