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Samar Seraqui de Buttafoco cherche ses mots dans le Photomaton de Karl Lagerfeld.
Le studio photo de la rue de Lille et sa librairie de 30 000 ouvrages ont laissé Samar Seraqui de Buttafoco littéralement sans voix. Drôle de situation pour une créatrice dont la marque s’appelle « Das Mot ». Après avoir lancé avec succès son blog Une Libanaise à Paris en 2010, cette amoureuse de la langue française, ancienne chroniqueuse littéraire de TV5 Monde, a imaginé une gri e unisexe dans l’air du temps qui s’amuse à jouer sur... les mots, évidemment : « belle de jour », « habibi », « womanist », les inscriptions brodées à Paris ont été trouvées au cours de « joyeux brainstormings avec des proches, amis et personnalités qui forment aujourd’hui la Das Mot family », précise cette brune pétillante toujours montée sur talons de 12. Dans la cabine, au moment du cliché, elle réajuste la bague en or blanc et diamants que la maison Chopard lui a prêtée pour l’occasion. « J’aime l’idée qu’un T- shirt puisse être porté avec autant de soin qu’une robe du soir et trouver sa place avec des pierres précieuses. Ce n’est pas un vêtement à négliger, bien au contraire. Surtout quand il est porteur de message. Oui, on peut briller en portant du coton ! » Après la franche rigolade vient le temps de la concentration dans la librairie 7L qui jouxte le studio. Comme une image vaut mille mots, son choix se porte sur un recueil de deux cents clichés pris en Iran depuis la révolution de 1979, exceptionnel panorama de la photographie contemporaine de ce pays. « Ces images montrent des gens, un quotidien, les épreuves, mais aussi la légèreté et la joie. Cette énergie vitale m’a toujours fascinée. Et suivie. Réussir à rire même dans le malheur, faire subsister une forme ténue de normalité dans une situation dramatique... » Belle philosophie. On aimerait lui suggérer d’ajouter le mot « vie » à la prochaine collection. —