Une belle fille COMME ÇA
Albane Cléret met du sérieux dans les paillettes et inversement. Mi-petite fille, mi-superhéros, elle domine les jours et les nuits du Festival de Cannes.
Elle aurait pu se contenter d’être Carole, une belle brune, solaire, rieuse, sensuelle... Mais révoquer sa naissance en changeant de prénom équivaut souvent à vouloir changer son destin. Au lendemain du divorce de ses parents lorsqu’elle a 14 ans, elle se promet une réussite à Paris. Elle y fuit l’année suivante. Adolescente en quête existentielle, elle rencontre une certaine Albane, belle, séduisante, à l’aise. La Carole de 15 ans est bluffée. La cristallisation est actée. Carole devient Albane Cléret. Elle aura mille vies avant d’être celle que tout le monde ne connaît plus que par cet alias définitif, devenu une marque.
dit d’elle Michel Denisot qu’« elle a inventé un nouveau métier qui porte son nom en créant des événements qui n’existaient pas et sont devenus indispensables ». Sur la Croisette, lorsqu’on dit qu’on se retrouve chez Albane, ça veut dire, entre soi, dans son club, sans photographes parce qu’elle a compris que garantir l’incognito aux acteurs et aux actrices hors des tapis rouges et des photocalls est une des clés de sa réussite.
La structure qu’elle a fait monter sur le toit de l’hôtel Marriott et qui n’existe que le temps du festival est le point névralgique du bouillonnement cannois. Inutile de dresser la liste de ceux qui viennent là et qu’elle tutoie... , Leonardo DiCaprio , et Vanessa Paradis Guillaume Canet
... la liste est longue. Marion Cotillard Ceux qui la connaissent bien confirment qu’elle cultive la même attitude avec les débutants. Mais la réduire à une fille de la nuit serait dévaloriser cette self made woman, une pro du multitâche. Dans le rush, elle est la meilleure. Sa réactivité impressionnante lui permet de résoudre toutes sortes de situations, d’un nom mal orthographié sur une enveloppe à une grosse erreur de logistique. Cette entrepreneur, qui a brassé un chiffre d’affaires de quelque 3 millions d’euros en 2017, dirige ses deux salariées tout en demeurant une femme de terrain.
À Cannes, elle est debout toutes les nuits et une bonne partie de la journée. À Paris, on la croise partout et souvent en compagnie de sa grande amie
. Ce qui étonne chez Isabelle Adjani ce vaillant petit soldat, c’est son coeur tendre, vulnérable, facilement blessé. Dans une partition du monde entre ceux qui donnent et ceux qui prennent, elle fait définitivement partie des premiers. Pas naïve pour autant, loin de là. Pas meilleur plaidoyer féministe que ce concentré de détermination. —