Vanity Fair (France)

VICTOR POLSTER ET LUKAS DHONT

Une grande fille comme lui.

- TOMA CLARAC

Est- ce son sourire débordant ? L’éclat nordique de ses yeux bleus ? Sa rougeur adolescent­e ? Est- ce tout cela à la fois ? La première chose que l’on constate, quand on rencontre Victor Polster dans le salon d’un discret hôtel de la place des Vosges, c’est que son visage est une surface aussi follement lumineuse à la ville qu’à l’écran. À 16 ans, ce Bruxellois tient le rôle principal de Girl, le premier long- métrage de son compatriot­e Lukas Dhont, de dix ans son aîné. Il y interprète Lara, une lycéenne qui n’en peut plus d’attendre l’opération qui fera d’elle la fille qu’elle a toujours été. Par sa présence candide, Victor Polster imprime à son personnage une grâce ahurissant­e. Sa formation classique n’y est certaineme­nt pas pour rien : il a commencé la danse à 9 ans. Ou plutôt les cours : « Je sais de ma mère que je danse depuis toujours », précise l’acteur timidement. À son côté, Lukas Dhont écoute attentivem­ent. De toute évidence, le jeune réalisateu­r originaire de Gand couve son interprète, déniché lors d’un casting non- genré au cours duquel il a vu près de cinq cents candidats. « Ça ne collait jamais tout à fait, se souvient- il. On a trouvé Victor quand on a commencé à recruter les autres danseurs de l’école où s’exerce Lara. » De toute évidence, la rencontre a agi comme une révélation. Pendant plusieurs mois, Victor Polster s’est initié à la danse féminine. Une période de préparatio­n qui succède à des années de gestation. C’est en découvrant en 2009 dans la presse l’histoire d’une certaine Nora que Lukas Dhont a eu l’idée de son film. S’il parvient à s’emparer d’un sujet ultrasensi­ble, c’est parce qu’il filme avec une douceur assez déconcerta­nte non pas un sujet transforma­tion.— de société, mais bien l’histoire d’une jeune fille et de sa

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