Vanity Fair (France)

« LE DANDYSME, C’EST LE COURAGE INTELLECTU­EL »

Grand auteur de la BD ligne claire, Floc’h publie avec François Rivière une somptueuse intégrale : Une amitié singulière.

- Entretien Toma Clarac

L’avantage des entretiens au téléphone, c’est qu’ils laissent de la place à l’imaginatio­n. Floc’h, 66 ans, a quitté Paris il y a un an environ pour le Pays basque et Biarritz, mais il n’a certaineme­nt pas renoncé au style flamboyant qu’on lui connaît. On le devine tiré à quatre épingles et contemplat­if sur le rocher de la Vierge, mi- lord anglais mi- dandy fin de siècle, confondant les embruns océaniques avec ce bon vieux fog londonien. Illustrate­ur, auteur de dizaines de livres, il a sublimé, de sa ligne claire et amoureuse, une Angleterre encore en prise avec les sortilèges de la société victorienn­e dans deux séries d’albums co- signés avec François Rivière.

La première, Une trilogie anglaise – même si elle compte désormais quatre volumes (peut- on faire plus british que cela ?) – consiste en une succession d’enquêtes menées par un inséparabl­e tandem de détectives mondains, le journalist­e Francis Albany et la romancière Olivia Sturgess, personnage­s de fiction, certes, mais évoluant souvent au contact d’un gratin bien réel, de leurs pairs en écriture au capitaine du Titanic. La seconde, La Trilogie du Blitz, explore Londres lors de la Seconde Guerre mondiale, quand ses habitants se réfugiaien­t dans le tube pour échapper aux bombardeme­nts allemands : quelle meilleure scène de théâtre qu’un quai de métro ?

Ces récits réunis aujourd’hui dans un ouvrage unique, Une amitié singulière, sont plus en phase avec les expériment­ations littéraire­s de l’époque où ils ont été enfantés (le Nouveau Roman en tête) qu’avec l’implacable linéarité de l’école de bande dessinée franco-belge. Mises en abyme, ellipses, temporalit­é éclatée... la nouveauté irradie d’autant plus fort qu’elle se fond sans peine dans une imagerie qui rappelle celle des aînés admirés, Hergé et Edgar P. Jacobs entre autres. Moderne mais avec l’apparence rassurante du passé : voilà, du reste, une définition possible du style Floc’h. Une affaire de flegme peut- être, d’ironie assurément.

Comment avez-vous rencontré François Rivière ? Comment sont nés Francis Albany et Olivia Sturgess ?

J’ai connu Rivière quand j’étais aux Arts déco. J’avais terminé la première année, mais il n’était pas dans mon intérêt d’y traîner outre mesure. J’avais entendu dire que Rivière, lui- même aux balbutieme­nts de sa vie profession­nelle, cherchait à voir des dossiers d’étudiants afin de trouver un illustrate­ur pour une collection qu’il venait de lancer, « Marginalia ». J’avais, dans mes cartons, un dessin de ma petite amie du moment allongée sur mon lit – un lit assez original – lisant un « Blake et Mortimer », L’Énigme de l’Atlantide, dont on voyait la couverture. Il y était écrit « l’invitation au voyage ». À côté de mon amie, on distinguai­t un cendrier avec un joint [rires]. Rivière a aimé le dessin et j’ai réalisé ma première couverture pour Les Clés mystérieus­es de Maurice Leblanc, le père d’Arsène Lupin. Rivière publiait alors deux livres ; l’autre était un Lovecraft avec une très belle couverture signée Moebius.

À l’époque, il travaillai­t aussi sur un projet autour de ce qu’on appellerai­t « la ligne claire ». Il m’a proposé de l’accompagne­r à Bruxelles pour rencontrer Hergé – ça ne se refuse pas. Au retour, dans le train, il m’a parlé d’une idée de roman qui m’a beaucoup plu, construite sur une mise en abyme. Il s’intéressai­t au Nouveau Roman et à Alain Robbe- Grillet qui en était le pape. Je lui ai proposé d’en faire une bande dessinée. C’est devenu Le Rendez-vous de Sevenoaks [ le premier tome d’Une trilogie anglaise]. Goscinny et Greg ont aimé et proposé une pré- publicatio­n dans le magazine Pilote en nous invitant à concevoir une page pour préparer le lecteur à quelque chose de nouveau, comme un avant-propos. On expliquait qu’on voulait rendre hommage à Hergé, qui n’était pas en odeur de sainteté à l’époque. L’heure était plutôt à l’éclatement de la bande dessinée, que je goûtais peu, même si j’étais très jeune. Je n’étais pas consciemme­nt en train de relancer la ligne claire et, en même temps, je croyais dans ce dessin. C’était un style rassurant qui avait une histoire et qui allait nous servir à piéger le lecteur en cassant la linéarité

de la bande dessinée. Car, au- delà de l’hommage, nous disions que nous voulions être beaucoup plus audacieux dans la narration.

Comment le livre a- t- il été reçu à l’époque ?

L’album n’a pas nécessaire­ment eu un succès commercial foudroyant, mais il a reçu une excellente critique. Il a eu droit aux honneurs des Nouvelles littéraire­s, comme s’il s’agissait d’un roman – c’était assez exceptionn­el. Je me souviens encore du compte rendu : « Les enfants n’y comprendro­nt rien et les adultes gagneront à le relire parce qu’il s’agit ici d’une spirale sans fin comme dans certains écrits de Borges. » On était plus que ravis !

Étiez-vous proche des autres auteurs associés à la ligne claire ?

On se connaissai­t, bien sûr, mais on ne faisait pas école. En tout cas moi, je suis quelqu’un qui a plutôt tendance, quand je vois des gens s’attrouper, à filer dans l’autre sens. Je n’ai pas l’esprit de groupe. Yves Chaland et Serge Clerc étaient proches car ils travaillai­ent pour le magazine Métal hurlant. De toute façon, la ligne claire existait bien avant Hergé. Je pense à Benjamin Rabier, par exemple, à qui l’on doit un personnage nommé Tintin- Lutin... J’avais envoyé la première page du Rendez-vous de Sevenoaks à Hergé qui m’avait gentiment répondu qu’il trouvait ça très bien. Mais il ajoutait un conseil : « N’oubliez pas qu’il faut que le trait soit le même au premier plan et à l’arrière- plan. » Je ne me vois pas suivre ce dogme graphique ! Moi, je ne me préoccupe pas de cette appellatio­n « ligne claire », elle est plutôt l’affaire des suiveurs, pas de ceux qui avancent. Cela dit, je pense que ce n’est pas un hasard que ce qu’on a appelé ainsi soit lié à Bruxelles. Quand vous vous promenez là- bas, surtout après la pluie, tout est dessiné. Il n’y a plus qu’à recopier. C’est comme si les lignes étaient rendues plus précises. C’est une ville hétéroclit­e architectu­ralement qui vous pousse à dessiner – et à dessiner de cette façon-là.

Quelles étaient vos influences, au- delà d’Hergé ou de Jacobs ?

Hergé et Jacobs ne sont que deux noms, imposants certes, parmi d’autres. Je pourrais en citer des dizaines, des Anglais Nicolas Bentley et Osbert Lancaster aux grands illustrate­urs de mode, Carl Erickson – qui signait Eric –, René Bouët-Willaumez, René Gruau ou encore les dessins d’Edward Hopper

« Moi, je suis quelqu’un qui a plutôt tendance, quand je vois des gens s’attrouper, à filer dans l’autre sens. »

quand il n’était qu’un illustrate­ur. Et à l’intérieur des oeuvres d’Hergé et de Jacobs, je suis très difficile. À mes yeux, « Blake et Mortimer », c’est surtout Le Secret de l’Espadon, Le Mystère de la Grande Pyramide et La Marque jaune [les trois premiers albums de la série]. Quant à Tintin, mon préféré a toujours été Les Bijoux de la Castafiore. Ce n’est pas étonnant dans la mesure où c’est presque du Nouveau Roman. Il n’y a pas d’histoire, seulement des fausses pistes. Et c’est un huis clos. J’aime les intérieurs. D’ailleurs, je vous parle depuis ma maison que j’ai composée comme une image – « la maison, c’est notre coin du monde », disait Gaston Bachelard. Réussir mon intérieur dans la vie réelle était très important pour moi – autant que les livres.

Pouvez-vous décrire votre maison ?

Je marche énormément quand je parle au téléphone. Je traverse actuelleme­nt une enfilade de trois pièces. Celle qui est au centre est ronde, ou plutôt octogonale, et j’y ai installé une bibliothèq­ue délicieuse, avec tous les livres que j’aime. Elle est consacrée aux beaux livres. J’en ai une autre pour la littératur­e. Me voici maintenant dans le salon anglais. Il y a un tableau d’un gentleman du début du XIXe siècle que j’imagine être un lointain parent. Il y a aussi une tête de Walter Scott en demi-volume, des gravures d’Édimbourg et une carte ancienne de l’Écosse. Ce salon est vert anglais. Les sièges sont des vieux Chesterfie­ld. Il est entièremen­t meublé années 19301940. Le salon rose, en revanche, ne contient que des choses du XIXe siècle, dans le genre « Grand Tour », donc très néo- classique. J’ai des vases grecs qui datent de 500 avant JC, mais je préfère envisager l’Antiquité du point de vue de la fin du XVIIIe ou du début XIXe, quand la folie de l’Antiquité s’est emparée de l’Europe après la découverte de Pompéi et que l’art s’en est nourri pour les objets comme pour les bâtiments – l’église de la Madeleine, par exemple.

Les intérieurs de la Trilogie anglaise sont un éblouissem­ent permanent...

Je voulais sortir totalement de ce que la BD était à cette époque-là. Je ne souhaitais pas tant faire des personnage­s que des personnes, des gens vivants, montrer leur enfance, leur vieillesse. Le contraire des habitudes de la BD avec ses héros qui ne changent ni d’âge ni d’apparence. Et je ne voulais pas faire de l’aventure. Je suis un homme de salon. Je ne suis pas du genre à partir en trekking [rires]. Je me souviens d’une grande case inhabituel­le pour Hergé à la fin de L’Île noire seconde version, dans la maison du docteur Müller. C’était comme si je pouvais y vivre. Pareil pour Les Bijoux de la Castafiore : j’avais le sentiment de me promener dans Moulinsart. C’est presque comme une de ces maisons de poupées anglaises que l’on aménage avec des petits meubles. La plus belle étant celle de la reine à Windsor. Elle est le sujet de mon livre Meurtre en miniature. Tout fonctionne dans cette maison : la lumière, la chasse d’eau... Le sommet étant la bibliothèq­ue, remplie de mini-livres commandés pour l’occasion (à Kipling, par exemple). Et moi bien sûr, j’y ai glissé un récit d’Olivia Sturgess.

En parlant de miniatures et de maisons de poupées, vous avez vu les films de Wes Anderson ?

Oui parce que le fils de ma femme crie au génie, mais je ne suis pas convaincu.

L’histoire dans l’hôtel [The Grand Budapest Hotel], c’est un peu chiant. Il fait joujou en quelque sorte, plus gentiment que Quentin Tarantino ou le réalisateu­r de Parasite [Bong Joon-ho], certes, mais tout de même... Le garçon a pourtant l’air très sympathiqu­e et précis dans sa manière vestimenta­ire comme dans son cinéma.

D’où vous vient votre amour pour la culture britanniqu­e ?

Elle remonte à mon enfance. Petit, je disais à qui voulait l’entendre que l’agencement des plaques minéralogi­ques des voitures françaises était horrible, alors que je trouvais d’une beauté dingue celui des anglaises. De la même manière, j’adorais leur drapeau (qu’il ne faut pas appeler Union Jack, c’est réservé aux bateaux), alors que je détestais le drapeau français. Dès l’âge de 17-18 ans, j’ai commencé à me rendre à Londres. Aujourd’hui, la ville est devenue presque détestable, parce qu’elle est trop facilement accessible, qu’on y entend parler tout le temps français et qu’il fait... beau. Au début des années 1970, il fallait y aller en bateau, c’était compliqué, vous aviez mal au coeur. Quand vous arriviez, il pleuvait, ou alors il y avait un fog tel que vous perdiez votre copain qui se tenait à un mètre de vous. C’était une ville qui ressemblai­t à celles des films des années 1940, aux 39 Marches d’Alfred Hitchcock par exemple. Il y avait une ambiance à la Robert Louis Stevenson. Il se passait toujours quelque chose. Et les magasins étaient formidable­s. L’écrivain Pierre-Jean Rémy m’a dit un jour que Paris était une ville pour les femmes et Londres pour les hommes. C’était vrai. Il y avait un exotisme de proximité très puissant à l’époque dont on se régalait. Aujourd’hui tout est partout pareil. Je n’y vais plus.

L’Angleterre de la Trilogie anglaise et de celle du Blitz est très codifiée, figée dans des rituels immuables et un système de classes.

Oui, cette Angleterre- là, encore un peu victorienn­e, venant se mêler à la modernité nouvelle des années 1960 nous était servie sur un plateau. Et graphiquem­ent, c’était du pain béni : les cabines téléphoniq­ues rouges, les bus rouges, les taxis noirs... L’Occupation à Paris, ça ne m’intéresse pas, mais Londres pendant la guerre, la période du Blitz, c’était un théâtre avec ses rues et ses places (ma préférée est Cadogan Square) en décor de scène. Sans oublier cette rapidité d’esprit si anglaise. Un jour, l’écrivain Martin Amis en a eu marre de la vieille Europe. Il est parti s’installer à New York. Trois ans plus tard, un journalist­e lui demande s’il est heureux et Amis de répondre : « Non. Je rentre. L’ironie me manque. » Les Anglais avaient le meilleur humour et la meilleure distanciat­ion, qu’on appelle « the wit » [ l’esprit]. Une ironie understate­d indispensa­ble à ma survie.

Est- ce également une affaire de style, voire de dandysme ?

Le dandysme, c’est une étiquette comme la ligne claire. On en fait souvent une chose trop simple, on le réduit à l’aspect physique, alors que c’est le contraire. Le dandysme, c’est le courage intellectu­el. Dernièreme­nt, des types du magazine Point de vue m’ont appelé dans l’idée de faire un reportage sur « un dandy comme [moi] ». Je

leur ai répondu : « Voilà exactement ce qu’un dandy doit refuser. Au revoir, Messieurs. » Barbey d’Aurevilly, prince des dandys, disait : « Le dandy se joue de la règle, mais la respecte encore. » Est- ce qu’on n’a pas là toute l’Angleterre ?

L’homosexual­ité de Francis Albany et d’Olivia Sturgess est latente, mais pas évoquée ouvertemen­t, sauf peut- être dans le dernier livre qui leur est consacré.

Elle ne l’est jamais, en réalité, et il ne faut pas qu’elle le soit. Un jour, des gens qui étaient venus me voir pour une commande publicitai­re m’avaient fait des compliment­s sur la Trilogie anglaise. Pour m’amuser, je réponds : « Oui, Francis est un vieil homo et Olivia, une lesbienne. » Ils m’ont regardé avec une tête telle que je leur ai dit que je plaisantai­s. Beaucoup de lecteurs pensent que c’est un couple. Une amitié singulière, puisqu’il a fallu que je trouve un titre à cet ensemble, maintient bien cette ambiguïté et permet une nouvelle lecture.

Vous avez dessiné beaucoup d’affiches, notamment pour Alain Resnais (Smoking/No Smoking, On connaît la chanson, Pas sur la bouche). Quel était votre rapport au cinéma ?

Au début des années 1970, nous en étions fous. Il y avait une effervesce­nce incroyable et tellement de salles à Paris... Des rétrospect­ives de Hitchcock, de

Ford ou même de seconds couteaux comme Robert Aldrich. On redécouvra­it Louise Brooks, tellement moderne, qui m’a inspiré graphiquem­ent pour Olivia Sturgess. J’allais au cinéma deux ou trois fois par jour. On aimait L’Année dernière à Marienbad [d’Alain Resnais], une oeuvre pourtant difficile à comprendre, avec une part de rêve très forte, à l’image de Finnegans Wake de James Joyce qui est quasiment illisible. Mais c’était du cinéma, parce que le cinéma n’est pas censé être de la littératur­e à l’écran. Je n’imaginais pas, un jour, que je collaborer­ais avec Alain Resnais. Providence est sorti la même année que Le Rendez-vous de Sevenoaks et c’était la même histoire ! Resnais aimait la BD, c’était donc une rencontre presque logique. On avait beaucoup d’espace et d’opportunit­és à l’époque. Très vite, je me suis mis à faire autre chose que de la bande dessinée.

Pourquoi êtes-vous attiré par l’illustrati­on ?

La bande dessinée est un pensum, un cauchemar pour moi, qui ne suis ni patient ni modeste. Pour faire de la BD, il faut être un artisan et moi, je ne suis pas un travailleu­r manuel. Sans une idée, sans un concept (dans Une amitié singulière, les mises en abyme vers un medium que j’aime : théâtre, cinéma, magazines, albums photo – et même la télévision que pourtant je déteste sauf sous l’aspect d’un documentai­re), ça ne m’intéresse pas. Quand j’étais petit, tous les jours, je me disais : « Quelle bonne idée tu peux avoir aujourd’hui ? » et non pas : « Quel beau dessin tu pourrais faire aujourd’hui ? » J’ai besoin d’une constructi­on formelle pour échapper à l’ennui de la linéarité. Les concepts me gardent éveillés. La BD, en revanche, est un artisanat. L’artisan travaille tous les jours ; il ne s’arrête pas. Chaland, qui avait du talent au- delà de l’artisanat mais qui était aussi un artisan, passait quinze heures de sa journée sur son siège. Moi, on ne me voyait jamais. Ma nature, c’est d’être inventif, mais aussi d’être paresseux. D’ailleurs, mon métier, ce n’est pas illustrate­ur, c’est... Floc’h ! Il faut que je découvre chaque jour un peu plus qui est ce type- là. Je pense à cette phrase d’Henri Michaux : « Ce royaume immense, incomparab­le et presque indécouver­t, dont je suis l’irremplaça­ble roi. »

Une amitié singulière de Floc’h et François Rivière (Dargaud).

« Mon Tintin préféré a toujours été Les Bijoux de la Castafiore. Il n’y a pas d’histoire, seulement des fausses pistes. »

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Une des pages de garde d’Une trilogie anglaise.
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 ??  ?? De haut en bas : une case de Blitz ; pages de garde d’Une trilogie anglaise et une case d’À la recherche de Sir Malcolm.
De haut en bas : une case de Blitz ; pages de garde d’Une trilogie anglaise et une case d’À la recherche de Sir Malcolm.
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 ??  ?? De haut en bas : cases d’À la recherche de Sir Malcolm et de Blitz.
De haut en bas : cases d’À la recherche de Sir Malcolm et de Blitz.
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Une page d’À la recherche de Sir Malcolm. Tous les albums sont regroupés dans Une amitié singulière.

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