Vanity Fair (France)

« C’EST PIRE QUE PENDANT LA GUERRE »

Après l’explosion qui a dévasté la ville, la photograph­e libanaise Myriam Boulos a fait pour Vanity Fair le portrait de femmes actives dans la culture et qui sont au coeur de Beyrouth, hier, aujourd’hui et demain. Texte Joseph Ghosn

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Le 4 août 2020, un peu après 18 heures, une explosion partant du port de la ville ravageait Beyrouth. La capitale libanaise en ressortait bien plus défigurée que durant tous les conflits armés qui ont ponctué son histoire récente depuis 1975. « C’est pire que la guerre » : tous les témoignage­s qui nous sont parvenus ce jour-là, et ensuite, disent cette même augmentati­on exponentie­lle de l’horreur. Celle- ci a été beaucoup vue, à travers les écrans du monde entier. Les vidéos de l’explosion, prises par ceux qui tenaient alors leur téléphone face aux premières flammes, ont fait le tour du monde. Les images des blessés et des morts, des ruines et des carcasses urbaines ont ensuite envahi les télévision­s, les réseaux sociaux et les échanges privés.

Et puis, avec la vitesse de l’informatio­n, l’histoire qui va plus vite que la lumière, les nouvelles de Beyrouth se sont amenuisées. Pour ne pas perdre le contact avec la ville, Vanity Fair a demandé à la photograph­e Myriam Boulos, dont nous avions publié une série d’images relatant les manifestat­ions libanaises de la fin de l’année 2019, de saisir un ensemble de portraits de femmes. Touchées par l’explosion, elles ont aussi en commun d’oeuvrer chacune dans leur genre pour la culture : directrice de musée, libraire, musicienne, activiste, directrice artistique... Sans elles, Beyrouth aurait eu ces dernières années un maillage différent. Ceux qui y vivent et ceux qui y passent le savent : sans elles, Beyrouth serait une autre ville.

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