« Explorer la beauté »
Pierpaolo Piccioli, le directeur artistique de Valentino, évoque le parfum, la haute couture d’aujourd’hui et la beauté de demain.
Avec Voce Viva, vous avez décidé de lier le parfum à la voix. Pourquoi ce choix ?
Pour la première fois, un parfum est inspiré par autre chose que l’odorat. J’ai choisi la voix [voce en italien] comme l conducteur car j’aime l’idée que notre voix nous permette de communiquer avec le monde et de nous a rmer individuellement. Un peu comme un parfum. Pourquoi avez-vous décidé de lancer un nouveau jus ?
J’ai toujours été fasciné par les parfums. J’avais envie d’une odeur très sensorielle qui raconte notre époque. Nous sommes devenus extrêmement instinctifs. Tous nos sens sont en éveil. Voce Viva illustre ce lien puissant entre le corps et l’esprit. Comment décririez-vous l’univers de Voce Viva ?
Libre, imprévisible, instinctif, fort. Et les femmes Valentino ?
Amoureuses de la vie, libres d’esprit, affranchies des codes.
Que vous évoque Voce Viva ?
Il ne stimule pas que ma mémoire olfactive, il me rappelle chacune des voix de mon passé, encore vivantes en moi. Selon vous, comment un parfum sublime-t-il une robe ?
Plus que la robe, c’est la personne qui est sublimée par une fragrance. Le parfum agit simplement comme un ampli cateur de personnalité.
Lady Gaga est égérie de Voce Viva. Comment incarne-t-elle les valeurs de Valentino ?
Lady Gaga est une star, une diva. C’est une femme qui a tracé sa voie selon ses propres codes, en se réinventant en permanence. Son énergie à toute épreuve et sa capacité à inspirer le monde sont des piliers qu’elle partage avec Valentino. Comment vous positionnez-vous entre le présent et le futur ?
Je me sens profondément enraciné dans le présent, mais aussi projeté vers l’avenir. Dans votre processus créatif, comment conciliez-vous d’ailleurs héritage et prescription ?
Ma créativité n’est pas rationnelle ou stratégique. Elle a toujours été naturellement guidée par la recherche d’un équilibre entre tradition et modernité. L’une ne va pas sans l’autre, ces deux éléments sont complémentaires et lorsqu’ils se fondent, le but est atteint. J’ai une grande conscience de l’héritage culturel de la maison mais je conserve aussi une vraie liberté d’interprétation. Vous avez dit : « La mode, c’est l’instant. La beauté, c’est l’éternité. » Pouvez-vous nous en dire plus ?
En tant que directeur créatif, mon principal devoir est d’explorer la beauté, proposer une idée, réinterpréter la réalité à travers un prisme esthétique. La beauté parle aux gens, elle dure. Bien plus que les tendances qui viennent et qui vont.