Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Et Kopa s’en est allé...

Joueur de légende, figure des années 1950, vainqueur de trois Coupes d’Europe avec le Real et ballon d’or 1958, Raymond Kopa est décédé hier à 85 ans

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La disparitio­n de Raymond Kopa plonge la Fédération dans une immense tristesse. C’est une perte terrible pour le football français », a souligné aussitôt le président de la Fédération française (FFF) Noël Le Graët. Une minute de silence sera observée ce week-end sur tous les terrains de Ligue 1 et Ligue 2. Si les hommages se multiplien­t, c’est le mot ‘‘légende’’ qui revient le plus souvent. Légende du petit Raymond Kopaszewsk­i, son nom complet, qui, du haut de son 1,68 m, a ouvert la lignée des grands numéros 10 français, à laquelle appartienn­ent également Platini ou Zidane. Né dans une famille de mineurs du Pas-de-Calais, mais snobé par plusieurs clubs du nord de la France en raison de son gabarit réduit, il se fait remarquer au SCO d’Angers.

Football-champagne

Mais c’est au Stade de Reims de 1951 à 1956 qu’il déploie tout son talent offensif, son sens du dribble et sa vision du jeu qui donnent tout son sens à l’expression ‘‘footballch­ampagne’’. Avec les rouge et blanc, il se hisse en finale de la Coupe d’Europe, mais il tombe sur plus fort que lui, le Real Madrid (4-3). « Plus que le Stade de Reims, le football perd une grande étoile », a tweeté le club champenois, actuel pensionnai­re de L2, dont il était le président d’honneur. Ayant tapé dans l’oeil de Santiago Bernabeau, président du Real, lors de la finale, il devient la première vedette française à s’exporter au très prestigieu­x Real Madrid, qui écrasait l’Europe du football en attirant déjà tout ce qui se faisait de mieux, comme l’Espagnol d’origine argentine Alfredo Di Stefano ou le Hongrois Ferenc Puskas. Il y connaît enfin le sacre européen, à trois reprises en 1957, 1958 et 1959. En équipe de France, il se trouve un compère de choix en la personne de Just Fontaine, qui l’a remplacé à Reims. Le duo infernal emmène les Bleus en demi-finale du Mondial-1958 en Suède, où ils tiennent longtemps tête au Brésil chez qui débute un certain Pelé, avant de céder 5-2. Les Français finiront troisièmes. « C’était comme un frère aîné. En 58 (au Mondial, ndlr), on partageait la même chambre, on passait des nuits à parler foot. Raymond avait du caractère, moi aussi et ça a fait un duo magique», s’est souvenu Just Fontaine.

La retraite à  ans

Cette année-là, Kopa devient le premier Français à décrocher le Ballon d’Or européen. Troisième en 1956 et 1957 et deuxième en 1959, cela lui permet de figurer aux côtés de Lionel Messi et Cristiano Ronaldo parmi les trois seuls joueurs à avoir figuré quatre fois dans le tiercé de tête. Chaussures, jus de fruits et même cigarettes, Kopa a prêté son image et même son nom à divers produits, surfant sur sa popularité. En 1959, il revient à Reims où il évoluera en profession­nel jusqu’en 1967, avant de prendre sa retraite à l’âge de 36 ans. Il était revenu après sa retraite dans la région angevine, où il a toujours gardé une maison, même s’il partageait son temps avec la Corse.

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