Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Aujourd’hui, on est tous des amis »

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Installé depuis deux décennies à Rome, Vincent Candela est le meilleur trait d’union entre Français et Italiens. L’ancien latéral gauche, âgé de  ans, a d’ailleurs joué les intermédia­ires.

Ce France-Italie sera bien plus qu’un match de foot... On ne pourra jamais effacer ce qui s’est passé, mais on viendra pour accompagne­r avec le plus grand respect les victimes. Démontrer que les valeurs du sport, qui sont trop souvent oubliées, ont un sens, un but. Le  juin, on va essayer de passer une bonne journée et d’amener un peu d’amour.

C’est votre rôle au sein de cette associatio­n ? Je fais beaucoup de matchs caritatifs, mais en Italie, car cela fait vingt ans que je vis là-bas. Mais dès que je peux donner un coup de main à l’équipe de France, je le fais. Se mettre à dispositio­n, c’est le minimum qu’on puisse faire, car on a eu beaucoup de chance et de bonheur pendant nos carrières.

Une fois entré sur le terrain, l’esprit de compétiteu­r va revenir face à l’Italie ? Oui l’esprit compétiteu­r, je ne l’ai jamais perdu. Même contre mon fils, je ne veux jamais perdre, ça fait partie de mon ADN. Mais aujourd’hui, c’est une belle affiche et on est tous amis entre Français et Italiens.

Votre plus grand souvenir de France-Italie ? Bien sûr, il y a finale de l’Euro . Les Italiens pensaient avoir gagné et ils nous ont offert la victoire. A quelques secondes de la fin, on égalise, puis on marque le

but et on gagne. Mais le plus grand moment, c’est  car il y a la Coupe du monde au bout. Ce sont des moments magiques.

Vous avez encore des amis de cette époque ? Oui, je vois souvent Maldini, Tommasi, Totti, Di Biagio, Delvecchio, Dino Baggio.

Et les Français ? Aussi : Dugarry, Djorkaeff, Zidane, Deschamps, Blanc. On essaie de maintenir un rapport d’amitié, parce que ce qu’on a vécu personne ne peut nous l’enlever. Même si chacun fait sa route, on a vécu des moments tellement forts. France-Italie, c’est le classique des années “Zizou”. Des confrontat­ions tellement serrées entre certaineme­nt les deux meilleures nations de cette époque. Cela débute par un quart de finale de la Coupe du monde . Impossible de départager les formations d’Aimé Jacquet et Cesare Maldini. Deux équipes défensives qui se retrouvent à - au moment des tirs au but. Luigi Di Biagio, le dernier tireur italien, envoie sa frappe sur la transversa­le de Barthez (photo ). Les Bleus passent en transpiran­t et iront au bout. Deux ans plus tard, les deux équipes se retrouvent en finale de l’Euro . Grâce à un but de Delvecchio, les Transalpin­s tiennent leur revanche. L’attaquant, qui vient de sortir, danse sur le banc de touche. Mais sur la dernière action du match, Wiltord égalise sur un ballon de Trezeguet (+’ !). Le jeune attaquant marquera ensuite le but en or en prolongati­on (). Lemerre et les Bleus sont champions d’Europe. Cette revanche, les Italiens la prendront finalement en finale de la Coupe du monde . Un match incarné par deux hommes. Zidane ouvre le score d’une panenka sur penalty, Materazzi égalise de la tête. Dans la prolongati­on, Zizou dégoupille et prend un rouge pour un coup de tête sur Materazzi. Les Bleus de Domenech s’inclineron­t lors des tirs au but. Le malheureux se nomme... David Trezeguet.

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