Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Anticor saisit la Haute autorité pour la transparence au sujet de Macron
Emmanuel Macron va-t-il lui aussi être rattrapé par la patrouille ? On n’en est pas là. Pour l’heure, l’association Anticor, qui lutte contre la corruption en politique, vient juste de saisir la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. Elle s’interroge en effet sur la véracité de la déclaration de patrimoine effectuée par le ministre de l’Economie en octobre 2014, comme la loi l’impose désormais à chaque membre du gouvernement, dans les deux mois qui suivent sa nomination. Anticor s’étonne, en fait, d’un certain manque de cohérence entre les revenus perçus et le patrimoine déclaré. « De 2009 à 2014, Emmanuel Macron a perçu 3,3 millions d’euros de revenus avant impôts, dont 2,8 millions de mai 2009 à mai 2012, date de sa nomination au secrétariat général adjoint de la présidence de la République, note Jean-Christophe Picard, le Niçois président national d’Anticor. Or, sa déclaration fait état d’un patrimoine de 1,2 million d’euros et d’un endettement d’un million d’euros, soit un patrimoine net de seulement 200000 euros.» Le responsable d’Anticor prend bien soin de préciser que son association ne porte pour l’instant aucune accusation : «Par notre démarche, nous voulons seulement vérifier la sincérité et l’exhaustivité de la déclaration de M. Macron, pour y trouver une cohérence.»
Rémunération divisée par quinze
Pour le candidat à la présidentielle, il n’y a pas de loup. Il a livré son explication au quotidien La Croix : «Comme banquier d’affaires, j’avais le statut d’indépendant. J’ai donc payé, sur le montant brut de ma rémunération, des cotisations sociales patronales, salariales, puis l’impôt sur le revenu. Ces cotisations ont augmenté et frappé mon dernier revenu de référence, au point que je ne gagnais plus assez pour payer mes impôts», a-t-il indiqué. Et de préciser que lorsqu’il a quitté la banque Rothschild pour l’Élysée en 2012, « sa rémunération a été divisée par quinze», alors qu’il a procédé dans le même temps « à des travaux dans la maison de famille de [son] épouse, partiellement financés par des emprunts bancaires qui ont tous été déclarés en 2011 et en 2012». « Tout cela est connu de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, qui aurait transmis au parquet depuis longtemps si elle avait relevé un problème », a-t-il conclu.