Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
La filière djihadiste de Strasbourg en appel
Pari réussi pour Mélanie Ségard. Cette jeune femme atteinte de trisomie avait lancé une campagne sur les réseaux sociaux en vue de réaliser son rêve : présenter un bulletin météo à la télévision. Une façon, aussi, d’attirer l’attention sur cette maladie, et de montrer que ceux qui en souffrent sont capables de bien plus que ce que beaucoup de gens pensent. Après un succès dépassant toutes ses espérances – elle avait atteint « likes » sur Facebook pour sa campagne « Elle peut le faire » –, elle a attiré l’attention des chaînes de télévision, et atteint son but hier soir sur France . Bravo !
Sept membres de la filière djihadiste dite « de Strasbourg », dont le frère de l’un des kamikazes du 13 novembre 2015, sont jugés en appel à Paris à partir d’aujourd’hui, à la demande du parquet. Le ministère public avait fait appel après la condamnation des sept Alsaciens à des peines de six à neuf ans de prison ferme en juillet dernier, en première instance. Le tribunal n’avait pas suivi les réquisitions, qui allaient jusqu’à dix ans de prison, la durée maximale prévue pour le délit d’ « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste». Le procureur avait justifié cette sévérité par l’« extrême dangerosité» selon lui des prévenus, âgés d’une vingtaine d’années, poursuivis pour un séjour en Syrie entre décembre 2013 et avril 2014.
Le frère d’un des terroristes du « Bataclan »
Un procès qui suscite un intérêt particulier en raison de la présence sur le banc des prévenus d’un homme : Karim Mohamed-Aggad. Son frère Foued, qui était du même voyage en Syrie, a prolongé son séjour aux côtés de Daesh. Il est revenu en France pour attaquer la salle de concert parisienne le Bataclan, où 90 personnes ont été tuées. Tous les prévenus ont assuré qu’ils étaient partis « combattre » le régime syrien, à l’initiative de leur recruteur Mourad Fares, mais qu’ils n’avaient pas voulu spécifiquement rallier Daesh. Ils seraient rentrés en France après avoir constaté que les groupes rebelles s’entre-déchiraient. Ce procès en appel se déroule jusqu’au 29 mars, à raison de trois audiences par semaine.