Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
L’Argento-Toulonnais y croit
L’exemplaire Juan Martin Fernandez Lobbe tient le vestiaire toulonnais. Il a gagné par son implication le respect de tous ses partenaires et veut toujours aller le plus haut possible
Il a été annoncé partant à Bristol, à Sale et ailleurs. Mais Juan Martin Fernandez Lobbe, en fin de contrat avec le RCT, devrait repiquer comme joueur à… Toulon pour au moins une saison supplémentaire. Pour ce papa gâteau qui aura d’ici quelques semaines le bonheur de voir sa famille s’agrandir avec un troisième enfant, son futur devrait donc se vivre à Toulon, une ville et un club où lui et les siens se plaisent. Sur le sujet, le troisième ligne s’explique sans la moindre cachotterie.
Le bail bientôt prolongé
« Au début de cette année, Mourad m’a dit qu’il n’envisageait pas de prolonger mon contrat en tant que joueur. Je lui ai fait savoir que je ne voulais pas arrêter à partir du moment que ma tête et mon corps répondaient toujours présent. Au lendemain de la défaite à Brive -« ce n’était probablement pas l’après-match idéal pour renégocier », lâche-t-il amusé - , le président m’a fait une nouvelle proposition. Elle est acceptable même s’il reste encore quelques points de détail à régler. Mais tout le monde sait bien que je me plais ici ». Ainsi donc, avant de penser à sa reconversion (il pourrait dans l’avenir rejoindre le staff technique), le cerveau de cette équipe toulonnaise, qui a su remobiliser tout son monde face à Bayonne, veut poursuivre et finir sa carrière en beauté.
« On peut gagner quelque chose »
Il sera alors temps de penser à son avenir à Toulon ou à son retour dans son pays natal. « Je suis persuadé qu’on peut encore gagner quelque chose, que ce soit cette année ou l’an prochain» soutient ce battant. L’ancien capitaine des Pumas, qui a su mettre un terme à sa carrière internationale après onze saisons de rêve (71 sélections), veut finir sa carrière de joueur de club dans les mêmes conditions. Avant de penser à devenir entraîneur (une option qu’il ne retenait pas il y a quelques mois à peine et semble peu à peu cependant faire son chemin), ce spécialiste de la touche à une âme de fédérateur même s’il n’aime pas - par pudeur, discrétion ou modestie - parler de ce sujet. Alors que tous ses partenaires ont évoqué ses paroles d’avant-match, JMFL en bon leader préfère garder pour le seul vestiaire ces mots mobilisateurs. « À Brive, on nous a reproché notre manque d’envie. Mais ce n’était pas ça. On a tout simplement mal joué en passant 90 % du temps à défendre. Après cette défaite en Corrèze, on s’est dit les choses en face. C’est toujours mieux ainsi. « Contre Bayonne, on voulait s’amuser au rugby, cette notion de plaisir a été déterminante. Il n’était pas question d’avancer la moindre excuse. On était en manque de confiance. Alors on s’est recentré sur les bases en jouant à 10000 à l’heure. Même si on a fait des fautes, on a continué sur cette lancée. Se respecter, faire preuve d’envie et s’envoyer, ça fait vraiment du bien ». Pour le déplacement dimanche à Grenoble, ce catalyseur d’énergie se veut exigeant. « On se doit de faire un bon match. Il y a très longtemps qu’on n’a pas gagné à l’extérieur. Grenoble n’est pas à sa place. Ce match est très important. On a gagné en confiance, on doit se montrer plus à l’aise, plus facile. Il faut montrer qu’on sait enchaîner ».