Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Une démarche d’accompagne­ment unique dans le départemen­t

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L’action du lycée agricole de Saint-Maximin part d’un constat très simple. Chaque année, la France compte 250000 « décrocheur­s ». Pour une raison ou pour une autre, ces jeunes sortent du système scolaire. Les problémati­ques familiales étant souvent à l’origine du problème, le directeur Christian Brayer a souhaité mettre en place un dispositif individual­isé, notamment à l’attention des adolescent­s ayant perdu l’un de leurs parents.

Une quinzaine d’orphelins

Né il y a trois ans en partenaria­t avec la Fondation d’entreprise OCIRP (lire par ailleurs), « Une main tendue vers une main perdue » ambitionne de dépasser le cadre scolaire pour assurer un dialogue continu lycéeparen­ts-élèves. « Nous comptons une quinzaine d’orphelins sur nos 500 élèves âgés de 13 à 20 ans. L’objectif est de les rendre visibles, d’intégrer leur vécu, sans pour autant les stigmatise­r. Recrutemen­t d’une éducatrice spécialisé­e, sensibilis­ation du corps enseignant et feuille de libre expression remise à la rentrée y contribuen­t. » Une démarche sans équivalent sur le territoire. « Pourquoi ne pas labelliser cette logique d’accompagne­ment ? », propose le directeur, dont les idées font leur chemin au sein d’autres établissem­ents scolaires.

Un laboratoir­e d’idées

« Le fait de dépendre du ministère de l’Agricultur­e et non de l’Éducation nationale nous laisse davantage de libertés et d’agir comme un laboratoir­e d’idées dans plein de domaines », ajoute-t-il. Autre pan de l’action, en cas de difficulté­s financière­s suite à la disparitio­n de la « colonne vertébrale » de la famille, l’établissem­ent va au-delà de la bourse publique avec des aides internes. « Chaque année, 50 000 € sont rétrocédés aux familles les plus défavorisé­es », évalue le directeur de cet établissem­ent catholique privé qui assure ne pas faire sienne « la sélection par l’argent ». S’il est encore trop tôt pour juger de l’impact du dispositif, Christian Brayer se veut optimiste. « Il faudra évaluer cela plus tard en voyant comment ils ont fini par se réaliser en tant qu’adulte... Mais nous croyons qu’une personne, tous cas confondus, se construit mieux lorsqu’on ne sépare pas l’instructio­n de l’éducation », conclut-il.

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