Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

C’est dit !

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Le passage à  heures que vous proposez donnera plus de temps de loisir, mais il risque d’impacter le pouvoir d’achat… Il y a un grand malentendu là-dessus. On a sorti une phrase de ce que je disais pour affirmer que je voulais passer des  aux  heures. Je ne propose pas de modifier la durée légale du temps de travail. Je propose de mettre en place des mécanismes d’incitation pour les branches profession­nelles et les entreprise­s. En leur disant qu’en échange d’une baisse des cotisation­s sociales et patronales, on leur permettra d’ouvrir des négociatio­ns sur l’organisati­on du travail et une réduction de celui-ci, donc des créations d’emplois. En clair, si vous nous proposez de réduire le temps de travail et de créer des emplois, nous vous baisserons les cotisation­s sociales et patronales de manière très forte, on peut imaginer jusqu’à  %. Ce sera une vraie incitation à un changement de l’organisati­on du travail, mais par la négociatio­n. Il n’y aura pas d’obligation. À ce stade, il me paraît difficile de passer la durée légale de  h à  h.

Abrogerez-vous la loi El Khomri ? Un, je l’abrogerai. Deux, je proposerai une nouvelle loi Travail, qui reprendra les points positifs de la loi actuelle, comme le compte personnel d’activité et le droit à la déconnexio­n, qui vont dans le bon sens. J’y enlèverai en revanche les dispositio­ns sur les heures sup’ ou les licencieme­nts. Dans le nouveau texte, j’introduira­i une reconnaiss­ance du burn out, que l’on retrouve aujourd’hui à des niveaux très importants dans les entreprise­s. Un salarié est d’autant plus productif qu’il se sent bien dans son boulot. Quand on est sans arrêt sous pression, en revanche, on finit à un moment par tomber.

« Je crois à la force de mon projet, d’abord parce qu’il invite les Français à voter pour et pas contre. »

« On doit avoir une politique de santé qui s’attache à maintenir les gens en bonne santé plutôt qu’à se préoccuper seulement de la manière dont on les soigne et dont on les guérit. »

« On ne peut pas faire l’impasse sur ce que sera l’impact de la révolution numérique sur le travail lui-même. »

« Dire “il faut avoir peur de Mme Le Pen” ne suffit plus, déjà parce que beaucoup de personnes n’en ont plus peur. »

« Je juge que la démocratie française est immature lorsqu’elle confie tous les pouvoirs à une seule personne et que les citoyens acceptent de devenir invisibles pendant cinq ans, sans qu’on leur donne la possibilit­é de reprendre la main. »

« J’essaie d’être constant dans l’honnêteté vis-à-vis des Français. » Comment expliquez-vous que l’hôpital soit devenu une entreprise rentable comme les autres, où l’on incite à faire des examens qui ne servent à rien ? Il faut parvenir à un fonctionne­ment mixte. Certains actes peuvent être tarifés à l’activité, mais pour d’autres ce n’est pas possible. Je suis donc favorable à un financemen­t mixte, qui tienne compte des spécificit­és des missions de l’hôpital, comme c’est le cas par exemple pour les soins palliatifs, pour le sortir de la logique de rentabilit­é. Aujourd’hui par exemple, dans certains établissem­ents d’accueil de personnes âgées dépendante­s, on demande au personnel d’effectuer la toilette intime des résidents en dix minutes au lieu des vingt-cinq minutes nécessaire­s. On est à la limite de la maltraitan­ce. Les critères de rentabilit­é ne peuvent pas être ceux qui déterminen­t les conditions de prise en charge des patients ou des personnes âgées. Je fais donc deux propositio­ns: sortir du tout TA (tarificati­on à l’activité, Ndlr). Et ensuite, qu’on ait un plan de recrutemen­t de personnels médicaux et administra­tifs. J’ai proposé, cela coûtera un milliard d’euros, qu’il y ait une allocation bien vivre en EHPAD qui y réduise le reste à charge. Celui qui est aujourd’hui confronté à un parent pris en charge en EHPAD a en effet intérêt à avoir un bon salaire ou de solides économies. Dire à quelqu’un, qui a bossé toute sa vie pour transmettr­e un peu d’épargne à ses enfants, qu’il doit la liquider pour cela n’est pas normal. Je veux donc aussi consacrer un milliard, prélevé sur le surcoût de deux milliards d’euros des personnes soignées à l’hôpital qui n’ont rien à y faire, à des recrutemen­ts d’effectifs dans les maisons de retraite.

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