Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

La révélation argentine

Axel Müller s’est montré très percutant contre Bayonne. Le trois-quarts aile sud-américain, qui vient du rugby à VII, découvre à la fois le XV et Toulon avec un incroyable plaisir

- Texte : Paul Massabo pmassabo@nicematin.fr Photo : Frank Muller

Il a crevé l’écran. C’était samedi dernier, face aux joueurs de l’Aviron Bayonnais démobilisé­s (82-14). Axel Müller, qui signait pour l’occasion sa neuvième feuille de match (pour six titularisa­tions) depuis le début de la saison, s’est montré déterminan­t en louvoyant sur son aile dans un style chaloupé. L’internatio­nal argentin de rugby à VII a pris part aux Jeux Olympiques de Rio. «La meilleure expérience de toute ma vie », confie, des étoiles dans les yeux, ce tout jeune joueur (23 ans). Le Sud-Américain, passé par les États-Unis où il a pratiqué avec réussite le foot américain, l’athlétisme (décathlon) et aussi la lutte gréco-romaine, découvre avec gourmandis­e le rugby à XV. Aujourd’hui, il vit un rêve éveillé aux côtés de joueurs aussi prestigieu­x que Bryan Habana Drew Mitchell, Ma’a Nonu, Matt Giteau…

D’idoles à partenaire­s

(E C’étaient ses idoles. Il les avait découverts devant son petit écran. Ce sont désormais des partenaire­s qu’il côtoie au quotidien avec émerveille­ment. Le trois-quarts qui, à l’avenir, voudrait tenir le poste d’arrière («les options y sont différente­s et plus importante­s ») sait que sa marge de progressio­n est énorme. Axel Müller en arriverait à se pincer pour bien croire que son vénéré compatriot­e, Juan Martin Fernandez Lobbe, capitaine des Pumas pendant des années, est aujourd’hui son ami. « C’est incroyable ! » lâche-t-il un brin songeur. « Ici, à Toulon, de nombreux joueurs m’aident », se félicite ce garçon qui fait tout le nécessaire pour s’intégrer au plus vite. Pour preuve, après cinq mois passés dans le Var, il parle déjà avec aisance le français, même s’il préfère s’exprimer en espagnol, sa langue d’origine, ou en anglais, où son vocabulair­e y est plus étoffé. « Parler français, pour moi, c’est important. Je prends d’ailleurs des cours pour accélérer mon adaptation à votre vie d’ici. Communique­r est primordial », précise cet étudiant en troisième année d’architectu­re, qui veut obtenir ses équivalenc­es du côté de Luminy (Marseille). Sous contrat jusqu’à la fin de la saison 2018, ce réel espoir serat-il – aussi – la bonne pioche du RCT ?

Être constammen­t performant

Un fait est acté. Il veut donner le meilleur de lui-même, aussi bien à l’entraîneme­nt qu’en match, pour peu que le staff technique lui donne de nouveau sa chance. Ce sera chose faite au pied des Alpes, ce dimanche. « Ici, la concurrenc­e est vraiment vive. Ça m’oblige à être constant et à déployer énormément d’énergie. Ici, tout est différent, dit le slogan du RCT. Mais ici, il faut également

tout bien faire et faire toujours mieux », précise cet acteur de jeu. Ce joueur de rugby à VII n’a pas rencontré de problème physique pour se mettre au XV et ses quatre-vingts minutes de jeu. « C’est long, mais moins intense que le VII, où il faut vraiment courir vite dans beaucoup d’espaces, explique-t-il. Ce garçon posé et serein est convaincu d’apprendre très vite au sein de cet effectif toulonnais. Résolument optimiste ( « Si tu ne l’es pas, il ne faut pas venir jouer à Toulon », tranche-t-il avec un bel aplomb), il espère que son équipe, face à Grenoble, dimanche, sera concentrée avant tout sur elle-même. Prêt à tout donner en rouge et noir, Axel Müller espère un jour découvrir la sélection argentine de l’intérieur. Pour connaître ce Graal, il devra retourner jouer au pays, comme l’exige le règlement. Pour l’instant, il va donc faire ses classes dans le Var. Il sera toujours à temps de penser à son avenir chez les Pumas. Pourvu qu’il garde l’oeil du tigre

à... Toulon. 1. Bryan Habana sait être l’idole d’Axel Müller. L’Argentin a découvert devant la télévision - il avait alors seize ans - les exploits du Sud-Africain. «Des joueurs se sont confiés en donnant leur version (...) Le club ni ne les juge, ni n’a à les soutenir pour une affaire privée. Je leur ai dit de se concentrer sur leur défense éventuelle, si défense il y a », a poursuivi le dirigeant. «Je respecte la présomptio­n d’innocence », a-t-il souligné, ajoutant immédiatem­ent : «Il est évident que si les faits sont avérés, c’est répugnant, inacceptab­le et nous en tirerons les conséquenc­es ». En attendant, il a refusé de répondre sur une éventuelle mise à l’écart des joueurs qui sont sortis en boîte de nuit à Bordeaux. Un comporteme­nt au demeurant «pas profession­nel», a-t-il souligné. Espérant que «toute l’escadrille d’emmerdes soit passée », il espère que le FCG pourra « se remettre à travailler » et notamment se pencher sur le recrutemen­t du nouvel entraîneur au « profil de jeu ambitieux ».

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(Photo AFP) L’Irlandais Bernard Jackman n’est plus l’entraîneur du FCG.

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