Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Grenoble en zone de turbulence­s

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Eric Pilaud, à la tête du club 13e du Top 14, se rappellera longtemps de ce lundi. «A 10h30, j’apprends la fusion du Stade Français et du Racing 92, rien n’avait filtré. C’est un moment de joie et d’espoir », raconte-t-il. Car cela « pourrait » signifier un maintien pour son club que déjà beaucoup voient en Pro D2. «Une demi-heure plus tard, j’apprends la possible implicatio­n de salariés du club dans une affaire de viol», ajoute-t-il. Douche froide. D’autant que son actualité, c’était le «bilan» douloureux à faire avec le coach irlandais, « apprécié » pour sa « philosophi­e de jeu et de valeurs ». La décision sera prise à trois: Pilaud, Martinez (directeur général) et Jackman. « Vu la dynamique du club, il nous est apparu qu’il fallait s’inscrire sans Bernard Jackman la saison prochaine, et même dès à présent» , a résumé M. Pilaud. Avec le regain d’intérêt pour le dernier tiers de saison et un « sprint final tellement important » ,il fallait « donner une vision aux joueurs, des repères» pour qu’ils jouent « en mission commando les six derniers matches en connaissan­t l’avenir», a fait valoir Eric Pilaud. La décision a donc été annoncée dès mardi matin aux joueurs, car « il aurait été dommageabl­e d’attendre une semaine de plus que la tempête médiatique » passe pour lever les incertitud­es sur le devenir de l’encadremen­t et « clarifier les scénarios de prolongati­on de joueurs ». «Bayonne est à cinq points de nous avec un calendrier favorable. Il faut donc gagner le plus possible chez nous. On peut sauver une saison qui a été très mauvaise. On veut responsabi­liser les joueurs et on cherche à provoquer un électrocho­c» , a développé le patron du club.

« Si c’est avéré, c’est répugnant »

« Bernard est à la dispositio­n du club. Certains leaders doivent prendre les choses en main », a dit encore M. Pilaud, pour qui le « problème n’est pas la compétence des joueurs ou du staff », dont les membres, à l’exception de Jackman, mèneront les séances d’entraîneme­nt. « Notre difficulté est que la mayonnaise ne prend pas, ou pas à tous les matches », a-til souligné. Conscient d’une décision qui a « choqué beaucoup de joueurs» très attachés à l’entraîneur irlandais, Eric Pilaud parie sur l’émergence de « cette gniaque » ou ce «supplément d’âme» qui font les équipes qui gagnent. Pour tenter de préserver les joueurs de l’exposition médiatique, les entraîneme­nts se feront à huis clos cette semaine avant le match, dimanche contre Toulon. Eric Pilaud, très ému et marqué, a toutefois été clair sur « l’affaire », qui en est au stade de l’enquête de flagrance à Bordeaux, et dont il espère qu’elle « ira vite ». Une jeune femme a porté plainte pour viol à Bordeaux contre des joueurs grenoblois, qu’elle a rencontrés en boîte de nuit après leur défaite contre les Girondins samedi.

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