Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
AFFAIRES Le Roux démissionne Fillon empêtré
Visé par une enquête préliminaire sur les emplois de ses deux filles adolescentes, le ministre de l’Intérieur a quitté le gouvernement
Moins de 24 heures après les révélations sur les CDD de ses deux filles employées comme collaboratrices parlementaires, le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux, visé par une enquête, a démissionné hier. Il a aussitôt été remplacé par Matthias Fekl. À un mois d’une présidentielle, déjà marquée par les soubresauts de l’affaire Fillon, ce ministère stratégique – face à la menace djihadiste comme pour l’organisation du scrutin – revient au secrétaire d’État au Commerce extérieur. La passation de pouvoirs avec ce soutien du candidat socialiste Benoît Hamon – et qui du coup quitte son équipe de campagne – se tient ce matin à 8 h 30.
« J’affirme mon honnêteté »
Titulaire du poste depuis le 6 décembre 2016, Bruno Le Roux a vu son sort vite scellé. Le parquet national financier (PNF) avait annoncé dans la journée l’ouverture d’une enquête préliminaire, confiée à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff). Sous le mandat de François Hol- lande, Bruno Le Roux est le cinquième ministre poussé à la démission, après Jérôme Cahuzac, Yamina Benguigui, Thomas Thévenoud et Kader Arif. « J’affirme mon honnêteté dans les rapports humains comme dans tous mes actes politiques », a-t-il lancé, visage fermé, dans une déclaration à la presse la démission de faite en fin d’après-midi à Bruno Le Roux. Avant Bobigny, depuis la préfec- même l’annonce de l’enquête ture de Seine-Saint-Denis, du PNF, le Premier son fief électoral. Un peu ministre avait d’ailleurs plus tôt, il avait été reçu à adressé un message limpide. l’Élysée par François Hollande « Lorsqu’on est attaché en compagnie de à l’autorité de l’État, Bernard Cazeneuve. Même on est impeccable face aux si, selon l’entourage du institutions et aux règles chef de l’État, le Président qui les régissent », a affirmé et le Premier ministre Bernard Cazeneuve, sans s’étaient fait leur « conviction toutefois évoquer directement » dès lundi soir concernant la polémique.