Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Sortie du tunnel en vue pour le BTP varois

Double événement hier pour la Fédération du bâtiment et travaux publics du Var qui fêtait son 80e anniversai­re et intronisai­t son nouveau président. Le tout, dans un contexte de sortie de crise

- P.-L. PAGÈS plpages@varmatin.com

Le BTP varois va mieux. Que ce soit le nombre de mises en chantier ou celui des autorisati­ons, les voyants repassent enfin au vert. Même en matière d’emplois salariés, malgré un déficit de 4 000 postes par rapport à 2011, « on sent un très léger rebond», confie Cyril Bolliet, le secrétaire général de la Fédération du BTP 83. Un motif d’inquiétude demeure : « la commande publique reste atone».Après « six années difficiles, six années de crise économique», Philippe Donat, le président sortant, aura au moins la satisfacti­on de laisser à son successeur «une situation qui s’améliore progressiv­ement ». Un mieux que les profession­nels du bâtiment attribuent en grande partie à la loi Pinel de défiscalis­ation. « La seule loi qui nous a permis de sortir la tête de l’eau», assure Philippe Donat.

Visibilité et stabilité

Reste à savoir si cet équilibre encore bien précaire ne va pas être remis en question après les élections présidenti­elle et législativ­e. C’est la crainte de Jean-Jacques Castillon, le nouveau patron du BTP varois, qui redoute que, comme souvent, « les alternance­s politiques à venir détricoten­t ce qui a été réalisé avant, même si ça fonctionna­it bien ». Venu tout spécialeme­nt dans le Var pour cette passation de pouvoir, Jacques Chanut, le président de la Fédération française du bâtiment (FFB), ne dit pas autre chose. « Le bâtiment est un marché qui a besoin de visibilité, de stabilité. Il faut laisser en place ce qui fonctionne ». Et parmi les réussites de ces toutes dernières années : « La loi Pinel donc, qui favorise l’investisse­ment locatif, et le prêt à taux zéro pour les primo-accédants à la propriété ». Mais il reste beaucoup à faire encore pour défendre les entreprise­s françaises du bâtiment. À commencer par une révision à la hausse du prix d’achat du mètre carré par les bailleurs sociaux. «À moins de 2000 euros le m2 dans le Var, ce prix ne correspond pas vraiment à la réalité du coût de la constructi­on», dénonce Jean-Jacques Castillon.

Un autre choix que «crever ou frauder»

Pire : « Des prix trop bas favorisent la fraude sur le travail détaché. Or, on ne peut laisser les entreprise­s soit crever, soit frauder», martèle Jacques Chanut, en pointant la responsabi­lité des maîtres d’ouvrage… À ce sujet, Jean-Jacques Castillon se félicite de la généralisa­tion de la carte du BTP depuis ce 22 mars. « Cette carte va nous aider à contrôler. On va enfin savoir qui est qui sur les chantiers ». Peut-être plus surprenant, la très contestée « clause Molière » est plutôt bien accueillie par les entreprise­s du bâtiment. «Ne serait-ce que pour des raisons de sécurité, il est important que les ouvriers puissent parler et comprendre le français sur les chantiers », déclare JeanJacque­s Castillon. Et Jacques Chanut d’ajouter : « Le bâtiment a absorbé des vagues de travailleu­rs immigrés alors qu’on ne nous accuse ni de xénophobie, ni de nationalis­me. »

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(Photos Patrick Blanchard) De gauche à droite : Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment, Jean-Jacques Castillon et Philippe Donat, respective­ment le nouveau et l’ancien président de la Fédération du BTP du Var. Jean-Jacques Castillon est le nouveau...
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