Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Mort suspecte à La Seyne: la piste du colocataire
Un Polonais âgé de 22 ans est recherché dans le cadre de l’enquête sur le meurtre, en début de semaine, de l’un de ses compatriotes à La Seyne-sur-Mer. Les deux hommes étaient amis.
Àla conquête de la Côte d’Azur! » Ce sont les derniers mots, traduits du polonais, postés dimanche par Szymon Kalinowski sur sa page Facebook. Il est 19 h 58. Manifestement, le jeune homme arrive avec enthousiasme à La Seynesur-Mer. Pour illustrer cet ultime message, Szymon prend la pose au côté de son compatriote Mateusz Kosmowski. Tout sourire. Le premier décédera brutalement quelques heures plus tard (1), le second s’est volatilisé.
Un seul coup de couteau
Szymon et Mateusz, tous les deux âgés de 22 ans, auraient quitté leur pays natal samedi dernier. Les deux jeunes gens devaient partager un appartement aux Terrasses de Tamaris, une vaste résidence où habitent quelques autres Polonais. Ils sont recrutés par le sous-traitant d’un chantier naval spécialisé dans le yachting. L’employeur propose les logements, dont il dispose à Tamaris, à ces lointaines recrues. Szymon et Mateusz devaient probablement commencer leur mission cette semaine. Les deux ouvriers, originaires de la même région, se connaissaient depuis plusieurs années, selon un média polonais qui évoque un bout de scolarité en commun. Que s’est-il passé la nuit du drame ? Sur Facebook, Szymon semble être actif jusqu’à 22 h 24. Les deux colocataires, qui aiment faire la fête, ont peut-être consommé de l’alcool. En tout cas, les policiers ont trouvé des bouteilles vides. Szymon a reçu un seul coup de couteau dans le thorax, selon les conclusions de l’autopsie pratiquée à Marseille. Un poumon perforé, une artère sectionnée. Fatal. En un rien de temps, la victime a succombé des suites d’un « choc hémorragique », dans le huis clos de l’appartement n°907. On ne sait pas pour quelles raisons, ni dans quelles conditions, le drame s’est noué.
Un départ précipité
Le corps de Szymon n’a été découvert que lundi en toute fin de matinée. Parce que des voisins, ouvriers polonais, se sont inquiétés en voyant la partie visible de la mare de sang dépassant sous la porte fermée du logement. Entre-temps Mateusz, qui détient probablement la clé de l’énigme, avait disparu. Ce départ semble précipité puisque l’individu a laissé derrière lui « des effets personnels ». De quoi donner l’apparence d’une cavale. Un autre scénario est-il envisageable ? L’hypothèse de la fuite est privilégiée. Même si on ne l’a appris qu’hier, le jeune Polonais est activement recherché par la police depuis le démarrage de l’enquête. Jusque-là sans succès. « Ona des questions à lui poser. » Dans son pays, les proches et la famille de Mateusz, pétris d’inquiétude, ont lancé des appels à témoins, inondant hier les réseaux sociaux de messages rédigés en trois langues (français, anglais et polonais). Des médias locaux ont par ailleurs commencé à se pencher sur cette affaire. Sollicitée hier par Varmatin, l’une des amies du fugitif présumé n’a pas souhaité commenter le lien apparent entre le meurtre de Szymon et la disparition de Mateusz. « Je veux qu’il soit retrouvé. C’est tout .»
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