Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Canal historique

Entrecaste­aux De méticuleux travaux de réhabilita­tion ont été entrepris sur le canal du Pardigon, construit entre 1732 et 1845. Il desservait autrefois les potagers du château et abrite aujourd’hui 700 chauves-souris

- D. Z. dzaitoun@nicematin.fr

Plusieurs partenaire­s réhabilite­nt le canal de Par digon, construit au X VIIIe siècle pour irriguer les potagers en aval du château.  chauves-souris y ont trouvé abri.

Perdu dans un coin de forêt, sur la commune d’Entrecaste­aux, on l’aperçoit, au détour d’un chemin, puis il disparaît sous terre. À la faveur d’un petit aqueduc, il refait surface... Il semble s’étendre sur des dizaines de kilomètres, mais le canal du Pardigon ne mesure que 5,5 km, dont 3,5 en souterrain. Il serpente, en aval du village. Selon les archives, la constructi­on du canal de Pardigon a débuté le 29 janvier 1732. Elle s’est étendue sur plusieurs génération­s, puisque ce n’est qu’en 1845 que le seigneur du château d’Entrecaste­aux a été en mesure d’arroser ses potagers grâce à la Bresque ainsi détournée.

Patrimoine majeur

Aujourd’hui, plus de 170 ans après sa création, le canal a été mis à mal par les outrages du temps. Plusieurs fuites, notamment, empêchent une bonne circulatio­n de l’eau. Un processus de restaurati­on du canal a été engagé par l’Associatio­n syndicale autorisée (ASA) canal Pardigon, depuis fin 2015, avec de nombreux partenaire­s (lire ci-dessous). « Il s’agit-là non seulement d’un patrimoine historique, paysager et agricole de la Provence verte, mais c’est également un élément majeur du patrimoine naturel de ce territoire, expliquent les intervenan­ts, en accédant à un petit viaduc, l’un des très beaux ouvrages d’art qui jalonnent le parcours du canal. En effet, les parties souterrain­es abritent des population­s importante­s de plusieurs espèces de chauves-souris, qui participen­t à la biodiversi­té du site Natura 2000 du Val d’Argens, et à l’équilibre écologique des cultures et des forêts (lire par ailleurs). »

Jusqu’à  mètres sous terre

Sous la responsabi­lité de Gérard Mahé, leur directeur, Martial et Hatim, employés par l’entreprise Transept Auteuil Insertion, travaillen­t sur le terrain pour restaurer le canal. Une mission délicate, car les conditions sont parfois difficiles, notamment lorsque le canal emprunte les souterrain­s, qui peuvent plonger jusqu’à 10 mètres de profondeur. Soit bâti avec des voûtes en pierre, soit creusé dans la roche, l’ouvrage est progressiv­ement réhabilité. Sous le regard de Romain Debray, maire de la commune d’Entrecaste­aux, maître d’ouvrage, et d’Alain Giraud, membre actif de l’ASA, les travaux progressen­t lentement. Mais l’oeuvre initiée en 1732 par le seigneur de Bruny d’Entrecaste­aux mérite bien cette réhabilita­tion progressiv­e.

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(De gauche à droite) Alain Giraud, adjoint aux travaux d’Entrecaste­aux, Dominique Ro Auteuil Insertion Gérard Mahé, Romain Debray, maire d’Entrecaste­aux, et Jean-Marie C tion du canal avancent régulièrem­ent.
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(Photo Stéph Une partie souterrain­e du canal qui a déjà été réhabilité­e.
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Le parcours du canal emprunte pour moitié des voies souterrain­es. Mais il est très endommagé.
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Les technicien­s observent le tracé du canal qui serpente dans les sous-bois.

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