Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Marine Le Pen reçue à Moscou par Vladimir Poutine
Vladimir Poutine a reçu hier pour la première fois officiellement Marine Le Pen, pendant une heure et demie, selon l’entourage de cette dernière. À un mois du premier tour, et alors que cette rencontre n’était pas prévue au programme à l’origine, la présidente du FN a réussi son coup: rencontrer le chef d’État d’une grande puissance et parfaire sa stature sur la scène internationale. Elle a en outre rencontré dans la matinée des parlementaires, notamment le président de la Douma (chambre basse du parlement), Viatcheslav Volodine.
Non-ingérence proclamée
« Nous ne voulons en aucun cas avoir de l’influence sur les événements à venir, mais nous nous réservons le droit de communiquer avec les représentants de toutes les forces politiques du pays, comme le font nos partenaires européens ou des ÉtatsUnis », a déclaré le président russe. «Il est intéressant d’échanger avec vous sur la façon de développer nos relations bilatérales et la situation en Europe. Je sais que vous représentez un spectre politique européen qui se développe assez rapidement », a-t-il ajouté. Marine Le Pen a pour sa part abordé le thème du terrorisme islamiste, assurant qu’il était nécessaire de «créer les conditions d’échange de renseignements les plus efficaces possibles pour pouvoir préserver nos populations respectives de ce danger ». Selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, il n’a pas été question d’argent – le FN, qui avait obtenu en 2014 un prêt de neuf millions d’euros d’une banque russe, est actuellement à la recherche de six millions d’euros pour financer sa campagne.
Médias favorables
Marine Le Pen – qui prône un rapprochement avec Vladimir Poutine et approuve l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014 par la Russie – fait l’objet d’une couverture médiatique très favorable des médias d’État russes. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a estimé de son côté jeudi qu’elle n’était pas une «populiste » mais une « réaliste » ou une « antimondialiste ». 1. Auparavant, elle n’avait rencontré que le président libanais Michel Aoun et celui du Tchad, Idriss Deby.