Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Sept des candidats face au monde rural

Ils ont défendu leur vision de l’agricultur­e lors du congrès de la Fédération nationale des syndicats d’exploitant­s hier à Brest

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Le monde rural a voulu mettre, hier, l’agricultur­e au centre de la campagne présidenti­elle en invitant à un grand débat à Brest pas moins de sept candidats, dont trois des principaux, Emmanuel Macron (En marche ! ), Marine Le Pen(FN) et François Fillon (LR). François Asselineau (UPR), Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Jean Lassalle (Résistons), et Jacques Cheminade (S&P) étaient également présents. Ils se sont succédé à la tribune pour un discours de 10 minutes, puis ont été soumis à une séance de questions-réponses de 13 minutes.

« Arrêter d’emmerder les agriculteu­rs »

L’échange, organisé par le Conseil de l’agricultur­e française – qui comprend notamment la FNSEA, le principal syndicat agricole réuni en congrès depuis mardi à Brest –, a donné la parole pendant dix minutes à chacun des candidats, avant treize minutes de questions-réponses avec la salle. Près de 2 000 personnes étaient réunies à l’Arena dans une ambiance attentive et respectueu­se envers chacun des prétendant­s à l’Élysée, à l’occasion de ce débat où l’Europe a été omniprésen­te, au lendemain du déclenchem­ent par le Royaume-Uni de la procédure de sortie de l’UE. Dernier à intervenir, François Fillon, candidat de la droite, a été le plus applaudi, déclarant qu’il fallait « arrêter François Fillon a poursuivi sa contre-offensive, hier, à trois semaines du premier tour de l’élection présidenti­elle, affirmant que les juges ne pourraient jamais établir que l’emploi de son épouse était fictif et ciblant particuliè­rement Emmanuel Macron, rebaptisé « Emmanuel Hollande ». Deux jours après la mise en examen de son épouse dans l’affaire de ses emplois présumés fictifs à l’Assemblée nationale et à La Revue des deux mondes, François Fillon s’est montré très offensif hier matin sur RTL. « La démonstrat­ion a été faite que cette accusation [d’emploi fictif] était fausse. d’emmerder les agriculteu­rs » qui cumulent « les difficulté­s : crises sanitaires, accidents climatique­s, prix extrêmemen­t fluctuants et beaucoup trop bas pour couvrir les coûts ».

« Nous avons besoins, vous avez besoin de l’Europe »

Une vingtaine d’agriculteu­rs, venus en tracteur, ont manifesté devant l’Arena, afin de témoigner de la « détresse du monde agricole ». «Onabesoin de soutien et de propositio­ns de la part des candidats car pour l’instant, on n’en a pas eu beaucoup », a expliqué Julien Hindré, producteur de lait à Plouguerne­au (Finistère). Il y a un nombre de témoignage­s considérab­les. Des preuves matérielle­s, des témoignage­s. Et je vous le dis dans les yeux : jamais les juges ne pourront démontrer que l’emploi de mon épouse était fictif. Jamais », a-t-il lancé.

« Ce n’est pas vous qui allez choisir le Président »

L’ex-Premier ministre a de nouveau demandé « que la justice enquête » sur les révélation­s du livre Bienvenue Place Beauvau sur lequel il s’appuie pour dénoncer l’existence d’un supposé « cabinet noir » à l’Élysée, et ce malgré la prudence affichée par plusieurs ténors LR, de Gérard Concernant l’Europe, François Fillon a plaidé pour qu’elle soit « puissante, ambitieuse, réactive, concentrée sur ses missions », avec « deux priorités : la gestion des risques et le soutien à l’investisse­ment ». Prônant également une Europe forte, Emmanuel Macron (En marche !) s’est prononcé pour « une Europe qui fonctionne de la même manière partout ». « Je ne veux plus d’une surtranspo­sition française », a-t-il lancé, avant d’être copieuseme­nt applaudi. « Nous avons besoin, vous avez besoin de l’Europe, tous les projets qui vous promettent de vous séparer de l’Europe, de vivre hors de l’Europe vous mentent », a-t-il martelé. Larcher à Laurent Wauquiez. Comme il l’avait fait samedi, il a jugé « très possible » d’avoir été placé sur écoutes téléphoniq­ues auxquelles François Hollande pourrait avoir «accès». Excédé d’être interrogé sur ces affaires judiciaire­s, l’ancien Premier ministre s’en est une nouvelle fois pris à « l’ensemble du système médiatique ». « Ça fait deux mois que vous alimentez cette chronique, [...] deux mois que les Français sont privés d’une campagne présidenti­elle ». Mais « malgré deux mois de démolition intensive, ce n’est pas vous qui allez choisir le président de la République, c’est les Français ».

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(Photo PQR/Le Télégramme) Parmi les sept candidats, François Fillon, qui était le dernier à intervenir, a été le plus applaudi.

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