Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Jean-Jacques Aillagon: «Macron rompt avec les choix du passé»

L’ancien ministre de la Culture UMP de Jacques Chirac, entré au Modem l’an dernier, explique les raisons qui le motivent à soutenir Emmanuel Macron à la présidenti­elle

- PROPOS RECUEILLIS PAR THIERRY PRUDHON tprudhon@nicematin.fr

Jean-Jacques Aillagon fait partie de ces personnali­tés, classées à droite, qui sont de plus en plus nombreuses à rallier Emmanuel Macron. C’est le cas notamment des anciens ministres chiraquien­s Dominique Perben, Renaud Dutreil, Alain Madelin, Nicole Guedj, Anne-Marie Idrac ou Jean-Paul Delevoye. De la part de l’ancien ministre UMP de la Culture de Jacques Chirac, de 2002 à 2004, ce ralliement ne constitue pas une véritable surprise. Jean-Jacques Aillagon a en effet rejoint le Modem l’an dernier, après avoir appelé à voter Hollande en 2012. Il nous explique ses motivation­s.

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à soutenir Macron ? C’est un choix que j’ai fait il y a longtemps déjà. Et pour trois raisons. D’abord, parce que j’ai beaucoup d’estime pour Emmanuel Macron. C’est un homme d’une grande intelligen­ce, qui manifeste un réel intérêt pour la culture. Ensuite, parce que j’apprécie son projet innovant, qui rompt avec les choix bipartisan­s du passé pour rassembler des hommes et des femmes de sensibilit­és différente­s. Enfin, étant membre du Modem, mon choix se confond désormais avec celui de François Bayrou et de mon parti, et je ne peux que m’en réjouir.

Pourquoi Macron et pas Fillon ? Certains des autres candidats donnent de notre démocratie une idée qui me préoccupe. Le programme de Fillon, pour ce qui le concerne, ne me convient pas. On ne peut pas raisonner en partant du principe que les pauvres coûtent trop cher à la collectivi­té. Son projet est porteur d’une trop grande radicalité sociale. Par ailleurs, il ne dispose plus aujourd’hui du crédit moral dont doit jouir un chef de l’État pour pouvoir gouverner dans de bonnes conditions.

Serez-vous candidat pour En marche ! aux législativ­es ? Non. Il faut être plus jeune pour se lancer dans ce genre de campagne [il a  ans, ndlr]. Ce ralliement à Emmanuel Macron s’inscrit dans la même démarche que votre collaborat­ion avec Christian Estrosi, depuis quelques années à Nice ? Complèteme­nt. J’ai toujours été guidé par l’idée d’aller chercher les bonnes volontés et les talents là où ils se trouvent. Dès lors qu’il y a des idées sur la table à concrétise­r, je suis partant. On trouve à droite et à gauche des hommes et des femmes de qualité qui veulent contribuer au bien public avec bonne volonté. À Nice, je suis heureux de porter le dossier d’inscriptio­n de la promenade des Anglais au Patrimoine mondial de l’Unesco et de participer à la programmat­ion des grands événements culturels estivaux. Partout où il existe une envie, un enthousias­me, je me sens chez moi.

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(Photo F. Leclerc) Jean-Jacques Aillagon défend l’idée d’un rapprochem­ent des bonnes volontés de tous horizons.

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