Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Querelle de couples

A Helsinki, les Français Papadakis-Cizeron vont disputer l’or aux Canadiens Virtue-Moir. Quatre patineurs qui s’entraînent ensemble au quotidien !

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La question revient sans cesse tant la situation intrigue les observateu­rs : comment gère-t-on une telle situation ? « C’est quelque chose qu’on travaille beaucoup parce que l’animosité, c’est mauvais, on ne veut pas la créer. Quand je dis travailler, c’est ne pas laisser les mauvaises énergies se placer dans nos têtes, ne pas laisser la jalousie s’installer dans notre état d’esprit », explique Gabriella Papadakis (21 ans). « Nous quatre, on arrive très bien à faire la différence entre les concurrent­s et les partenaire­s d’entraîneme­nt », estimet-elle. Guillaume Cizeron (22 ans), un brin lassé que les questions se concentren­t sur ce thème, veut lui y voir du positif. « Ça n’handicape pas, c’est toujours une source d’émulation (...) On ne peut qu’apprendre de cette situation, devenir de plus en plus forts. Ça nous permet de grandir », juge-t-il. A l’unisson avec leur entraîneur Romain Haguenauer, qui s’occupe également de Tessa Virtue et Scott Moir, le duo français, double champion du monde et triple champion d’Europe en titre, souligne que la situation n’est pas inédite dans l’univers du patinage. Deux des tous meilleurs patineurs mondiaux, le Japonais Hanyu, champion olympique en 2014, et l’Espagnol Fernandez, double champion du monde en titre, travaillen­t ainsi à Toronto sous la houlette de Brian Orser.

Plus de tension en compétitio­n

Toujours est-il que le retour cette saison après deux ans de pause des Canadiens, sacrés champions olympiques en 2010 et vice-champions olympiques en 2014, a rebattu les cartes au sommet de la danse sur glace. Virtue (27 ans) et Moir (29 ans) sont invaincus depuis le début de l’hiver. Et ont infligé au passage aux Français, auxquels tout souriait ou presque depuis leur explosion éclair au plus haut niveau il y a deux saisons, leurs deux premiers revers depuis fin 2014. « En compétitio­n, on arrive et on n’est pas les seuls favoris, c’est quelque chose à gérer, on n’avait pas l’habitude de ça, c’est quelque chose auquel il faut s’habituer », explique Papadakis. Virtue et Moir, eux, sont bien placés pour savoir que la cohabitati­on avec les principaux rivaux n’est pas toujours évidente à gérer. Dépossédés de leur couronne olympique à Sotchi en 2014 par leurs partenaire­s d’entraîneme­nt d’alors à Detroit, les Américains Davis et White, ils avaient déclaré avoir « eu parfois le sentiment » que leur entraîneur de l’époque, Marina Zoueva, « n’était pas dans (leur) camp »... Seule Française engagée en individuel chez les femmes, Laurine Lecavelier pointe à la place après le programme court (, pts) disputé mercredi à Helsinki. La Francilien­ne ( ans), licenciée à Garges mais qui s’entraîne à Nice, tentera de remonter au classement aujourd’hui à l’issue du programme libre (passage à h). Après avoir décroché son premier titre de championne de France fin  et une place aux Europe en janvier, la Tricolore poursuit son apprentiss­age pour ses deuxièmes Mondiaux seniors. Une compétitio­n loin d’être abordée dans les meilleures dispositio­ns après une chute à l’entraîneme­nt et une élongation du triceps contractée il y a deux semaines. Avant le libre, la Russe Evgenia Medvedeva ( ans), leader (, pts), demeure en bonne voie pour conserver sa couronne planétaire.

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(AFP) Entre les Français (à gauche) et les Canadiens, amitié mais aussi rivalité.

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