Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Regroupement familial
Dans l’Odyssée de Homère, Ulysse finissait par rejoindre Pénélope. Dans la version revue par Hollande, c’est l’inverse qui vient de se produire. À cela près que les retrouvailles ont eu lieu à la diligence de magistrats de plus en plus portés sur le regroupement familial. Comme son illustre devancière, Penelope Fillon a attendu pendant vingt ans le retour de son Ulysse embarqué à bord du bateau ivre de la Ve République. Tandis qu’il rédigeait des lois puis qu’à l’Hôtel de Matignon il gouvernait la France, elle occupait ses journées à tisser des petits textes qu’elle détricotait la nuit. D’où, faute de trace de son travail, les soupçons d’emploi fictif. Elle restera pourtant le symbole de la fidélité conjugale, d’une patience exemplaire et d’une modestie de comportement assez rare au sommet de l’Etat. Penelope Fillon n’aimait pas venir à Paris. On suppose que les tracasseries judiciaires ne vont pas lui faire apprécier davantage la capitale. Dans leur précipitation, les juristes ont toutefois oublié de préciser si, au cas où son mari serait élu, elle bénéficierait – sans aucun statut constitutionnel – de l’immunité présidentielle. Quant aux rejetons des grands notables politiques, ils sont priés d’aller s’inscrire, comme les autres adolescents, à une succursale de Pôle Emploi. Étendra-t-on l’interdiction du travail en famille aux centaines d’héritiers qui, chaque année, sont promus patrons parce
que leur papa l’était ?