Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Il croit en sa bonne étoile

- LAURENT SEGUIN

Il n’est pas près d’oublier ce mercredi 1er mars 2017, Stéphane Marignale. Ce jour-là, il était avec Mohamed Soly. Son partenaire de l’Étoile, mais surtout celui avec lequel il a aussi partagé le maillot de l’AS Cannes. Les deux anciens Cannois étaient réunis pour suivre ensemble le tirage de la coupe de France devant le poste de télé d’un pub. C’est donc aux côtés de son fidèle compère que Stéphane Marignale a appris que leur aventure dans la compétitio­n se poursuivra­it contre l’En-Avant Guingamp. Ce club contre lequel Momo Soly et lui s’étaient tous les deux cassés les dents en 2014, en coupe de France, déjà en quart de finale, et déjà sur le terrain de Cannes. «Quand j’ai vu le tirage, je me suis dit: ‘‘si y’a pas un Dieu là’’, raconte le défenseur de l’Étoile. C’est incroyable de les retrouver. On s’attendait à prendre le PSG ou Monaco, mais c’est Guingamp qui est sorti. C’est fort, surtout pour Momo, qui a été formé là-bas Pour moi, c’est comme une seconde chance par rapport au quart que l’on a perdu en 2014 contre eux avec Cannes (2-0, à dix contre onze, Ndlr). Ce match avait laissé un goût d’inachevé. » C’est donc une revanche qui s’offre à lui, comme à son compère Soly. Un cadeau du ciel venu de Dieu comme l’imagine Stéphane Marignale. Mais si croyant soit-il et s’il a pensé à Dieu au moment de ce drôle de tirage, de ce clin d’oeil du destin, le stoppeur étoiliste a aussi les pieds sur terre. À 30 ans, l’homme a mûri et aborde son second quart de finale de coupe de France avec plus de recul. « Ça fait remonter des émotions, mais j’essaie de plus les contrôler. En 2014, j’étais passé pour la première fois à la télé, j’étais plus jeune, se souvient Stéphane. Et puis là, c’est différent, c’est une autre histoire. Avec Cannes, on avait sorti Saint-Étienne, puis Montpellie­r et surtout on jouait à domicile. Là, on va être à l’extérieur, on n’a pas nos repères. » Posé, calme, le défenseur refuse donc de s’enflammer. Une réaction qui colle parfaiteme­nt avec son attitude et le rythme de ses mots, prononcés avec un apaisant accent guadeloupé­en. Un phrasé qui lui vient de Pointe-à-Pitre, où il a d’ailleurs débuté le football à l’âge de 6 ans au petit club de la MJC des Abîmes et sous un climat bien différent de celui du centre de formation qu’il a rejoint plus tard, à Gueugnon. « Oui, ça m’a dépaysé », raconte-t-il en se marrant. Après quatre ans en Saône-et-Loire, il ira ensuite Lille pour une saison avec l’équipe réserve puis posera ses valises à Saumur, ses cartons à Pau pour quatre saisons, avant de rencontrer Momo Soly à Cannes en 2014. Ce partenaire qu’il fréquente donc de nouveau à l’Étoile aujourd’hui et avec lequel il va pouvoir tenter de prendre une revanche contre l’En-Avant Guingamp. Ce compère avec lequel il s’imagine effacer l’éliminatio­n de 2014. Car si posé soitil, Stéphane Marignale y croit évidemment. Oui, au fond de lui, avec toute la réserve qui s’impose, le défenseur de l’Étoile songe à ce que certains pourraient appeler l’impensable. « Si ça avait été le PSG ou Monaco, ça aurait été bien plus compliqué, explique-t-il .Et même si Guingamp est une équipe de coupe, en face ils ont deux jambes et deux bras comme nous, tout est possible. C’est dans l’envie que ça va se jouer. » Et si l’envie l’emportait, suivra-t-il le tirage des demie-finales avec Momo Soly ?

En , notre quart contre Guingamp avait laissé un goût d’inachevé ” En face, ils ont deux jambes et deux bras comme nous ”

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