Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Magda Ygyarto met des mots sur les maux des femmes
« Des mots qui donnent des ailes », cet extrait de la poésie « Alors elle part », devrait s’appliquer à la lecture animée par Magda Ygyarto à la médiathèque. Cependant, la lecture de son nouveau recueil « Des graines germeront sur leurs pas », consacré à la vie des femmes est beaucoup plus dure. Inspirés par les événements d’aujourd’hui, ce sont parfois des « mots de plomb » qui conviennent mieux pour certains poèmes comme « Tambour de guerre » ou « Réfugiée ». Dans ces textes, l’artiste évoque les multiples peines imposées aux femmes par les guerres de Syrie et d’Irak: la mort du mari, des enfants, de la famille, la destruction de la maison, la famine, le viol… Il y a aussi des moments de cafard comme dans « La fêlure » ou « Seule » ou la vie ordinaire dans « Un soir banal ». Tous ces poèmes ont été entrecoupés et illustrés par des moments musicaux interprétés par Éric Barthès sur ses instruments originaux comme son dulcimer (sorte de cithare), son balafon (xylophone fait de lattes de bois dont le son est amplifié par des calebasses) ou son oudou (poterie musicale). L’exposition de portraits de femmes confronte le regard d’une artiste sous forme de dessins au fusain par Magda Igyarto, avec celui d’une ethnologue et sociologue comme Frédérique Petit sous forme de photographies réalisées aux quatre coins du monde, ou à la sensibilité avec une photographe comme Sonia Ciafardini. Toutes montrent combien les marques de la vie se traduisent sur les visages.