Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Comme une bête blessée...

Guilhem Guirado a pris, avec quelques leaders, les commandes d’un groupe désormais emmené par Richard Cockerill et Matt Giteau. L’heure de la révolte aurait-elle sonnée ?

- PAUL MASSABO

Les deux bras strappés, Guilhem Guirado reconnaît avoir eu besoin de quelques jours de repos supplément­aires pour récupérer des coups reçus lors du quart de finale de Champions Cup après avoir longtemps défendu. Le talonneur admet aussi que le réveil a été douloureux (« douloureux, parce qu’on a fini notre saison en coupe d’Europe »). Et ne pense désormais qu’au seul championna­t : «Le départ du manager (Mike Ford, en l’occurrence) est difficile à vivre. C’est assez compliqué. Mais en tant que joueurs, on se concentre sur notre seul rugby. On a basculé, malheureus­ement, sur la suite, avec le Top 14.

Comment s’est passée cette semaine particuliè­re ? Le groupe a plutôt bien travaillé, même si c’était de façon moins intense. On a tous pris conscience qu’il nous restait quatre matches très importants pour finir le mieux possible. Après, tout deviendra ouvert.

Comment avez-vous vécu la mise à l’écart de Mike Ford ? C’est toujours difficile à gérer. Après, on respecte la décision prise par le président dans l’espoir que ce soit pour le bien et l’intérêt du groupe et du club. Maintenant, il appartient aux joueurs d’être concentrés. Il n’y a que ça qui peut nous rendre plus fort au regard notamment de notre prestation du week-end dernier.

Vos dernières prestation­s ne sont pas abouties ? Avec les matches qu’on réalise, on n’est ni tout blanc, ni tout propre. On doit faire beaucoup mieux. Il faut tirer le maximum de tout l’effectif. Mais à cause de petites erreurs, on n’arrive pas à bien enchaîner.

L’expérience ne fait pas un collectif

Et de constater, après avoir souligné que Richard Cockerill avait les épaules pour prendre la suite de Ford : « Les joueurs ont énormément d’expérience, mais ce n’est pas une addition d’expérience­s qui fait un groupe ou une équipe. »

Le groupe sera-t-il désormais plus impliqué ? Nos performanc­es doivent changer. Giteau, comme il le faisait déjà en  ou , s’implique davantage. Il y a peu de choses à révolution­ner. N’importe quel entraîneur avec les plus beaux lancements de jeu ne peut s’en sortir si, à un moment donné, il n’y a pas au bout l’implicatio­n et surtout l’efficacité nécessaire­s. Aujourd’hui, ces aspects-là nous font défaut. A Clermont, on s’est montré propre pendant  minutes dans l’envie, la concentrat­ion, l’engagement. Mais il nous a manqué beaucoup de choses pour pouvoir gagner ce quart dehors.

Face à Toulouse, vous avez tout à perdre ? À Clermont, déjà, on avait forcément à perdre. En s’inclinant, on était éliminé. À Marseille, ce sera différent. Il faudra proposer un peu plus de jeu. On est On reçoit trois fois des équipes qui sont ou veulent entrer dans le Top , sans compter le déplacemen­t difficile à Bordeaux. On est conscient d’être chanceux en étant resté dans le bon wagon.

Votre niveau de jeu reste malgré tout préoccupan­t. La pression ne va rien arranger ? Notre niveau de jeu n’est pas assez propre, mais on ne va rien lâcher. On s’entraîne dur et on a faim. De la pression ? Il y en avait déjà énormément. Matt va la relâcher avec sa bonne humeur.

Vous êtes exigeant envers vous-même et vos partenaire­s ? En effet. Je m’implique à la hauteur de ce que j’aimerais qu’on fasse tous ensemble. J’ai eu la chance d’être capitaine l’an dernier et même un bout cette saison quand Duane (Vermeulen) était blessé. Je me sens légitime dans ce rôle.

Comment voyez-vous cette rencontre contre le Stade Toulousain? Toulouse, comme nous, est une bête blessée par son éliminatio­n. Le Stade a besoin de points pour se qualifier et va essayer de venir les chercher au Vélodrome. A nous de nous montrer rigoureux en défense et dangereux en attaque. Quelle que soit la tactique en place, au rugby, il y a toujours la notion de combat. On a du mal à être au niveau de certaines équipes, comme par exemple La Rochelle, impression­nantes. Les derniers titrés se sont accrochés en allant chercher des petits pourcentag­es de réussite en plus. L’espoir fait vivre.

 ?? (Photo Patrick Blanchard) ?? Guilhem Guirado espère que lui et ses partenaire­s sauront se prendre en main pour élever singulière­ment leur niveau de jeu en cette fin de saison.
(Photo Patrick Blanchard) Guilhem Guirado espère que lui et ses partenaire­s sauront se prendre en main pour élever singulière­ment leur niveau de jeu en cette fin de saison.

Newspapers in French

Newspapers from France