Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Une plateforme jusque-là jamais ouverte à la presse

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MY 03. Le nom sonne un peu comme l’un des services secrets de sa majesté. Il règne d’ailleurs une atmosphère de mystère autour de ce site dissimulé au sein de la base navale de Toulon, dans un ancien atelier mécanique. De mécanique, il ne reste que des ponts roulants fixés à la charpente métallique… À l’abri des regards indiscrets, le MY 03 abrite désormais plusieurs plateforme­s d’intégratio­n des systèmes de combat, conçus par DCNS, pour les futurs sousmarins nucléaires d’attaque Barracuda, ou encore les frégates multimissi­ons (Fremm). Mais celle qui nous intéresse concerne la version modernisée du Senit 8, qui a fait les beaux jours du Charles-de-Gaulle. Jusqu’à hier, le MY 03 n’avait jamais été ouvert à la presse. C’est dire si l’endroit est sensible. D’ailleurs, les quelques journalist­es autorisés à y pénétrer sont priés de laisser leur smartphone à l’entrée. On n’est jamais trop prudent. Sur vingt-cinq postes opérateurs, dont les claviers sont toujours protégés d’un film plastique transparen­t bleuté (ils seront installés à bord), c’est ici que DCNS continue de tester le système de management de combat (hardware et software) qui équipera le porte-avions nucléaire pour les vingt prochaines années. Des centrales inertielle­s, qui permettent de connaître la position du bateau en l’absence de GPS, aux horloges au césium plus précises qu’une montre suisse, du réseau au système de communicat­ion du bord, tout est testé vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Y compris ce que les ingénieurs de DCNS ont imaginé pour contrer toute tentative de cyberattaq­ue. «Une première pour un navire de la Marine nationale », lâche l’un d’entre eux. Mais on n’en saura pas plus.

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