Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
«Nous ne sommes pas des fous du volant ! »
Les syndicats ambulanciers n’en démordent pas. Deux mois après leur première grève (lire nos éditions du 10 janvier), qui avait duré 24 h, ils ont repris leur mouvement de contestation mercredi matin, à la suite d’une réunion infructueuse en préfecture(1). Plus aucune ambulance ne transporte de passager au titre de l’Aide médicale d’urgence (AMU), pour le Samu. Pire, à partir de ce soir, ils n’assureront pas le service de garde qui leur incombe la nuit, le week-end et les jours fériés.
Des réquisitions dès demain ?
En clair : aucune ambulance ne travaillera plus pour le Samu jusqu’à ce qu’une solution soit apportée à la profession. Seule la préfecture pourra réquisitionner des véhicules en cas d’extrême urgence, comme le stipule la loi. «Le grief est toujours le même, à part qu’il s’est aggravé. On
se retrouve toujours à contester, recontester et payer des procès-verbaux dont on devrait être exonérés. En quinze mois, on a contesté 338 PV, 110 nous sont revenus», déplore Fabien Bonomi, président de l’Association départementale des soins d’urgence (Adsu). Missionnés par le Samu, les ambulanciers sont considérés comme des véhicules prioritaires et, en cas d’urgence,
peuvent être amenés à griller un feu ou un stop.
« Pas d’explosion des infractions»
«La Direction départementale de la sécurité publique(2) (DDSP) nous reproche de commettre trop d’infractions, d’abuser. Or, en quatre ans, notre activité a doublé et le nombre de PV a suivi. Il n’y a pas eu d’explosion des infractions. On n’est pas des fous du volant », assure Frédéric Delesse, président du syndicat départemental des ambulanciers privés et gérant d’une société basée à Toulon. «Tant que ce dossier ne sera pas réglé, nous ne serons plus en mesure d’assumer ce type d’intervention. On ne peut pas rendre un service de qualité dans ces conditions », insistet-il. «On ne fait pas ça pour s’amuser. On perd de l’argent, on déstabilise nos collègues, mais si aucune solution n’est trouvée, on poursuivra jusqu’à l’été comme ça », poursuit M. Bonomi. Les syndicats n’excluent pas d’étendre la grève au reste de leur activité. En attendant, ce sont les pompiers qui doivent prendre le relais et assurer les interventions pour le Samu. En plein week-end de Pâques.