Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

«Nous ne sommes pas des fous du volant ! »

- LYLIAN CASIER 1- Contactée par Var-matin, la préfecture a fait mention de son devoir de réserve en période électorale. 2- Henri Castets, le directeur de la DDSP, c’està-dire la police du Var, a également réservé sa parole pendant les élections.

Les syndicats ambulancie­rs n’en démordent pas. Deux mois après leur première grève (lire nos éditions du 10 janvier), qui avait duré 24 h, ils ont repris leur mouvement de contestati­on mercredi matin, à la suite d’une réunion infructueu­se en préfecture(1). Plus aucune ambulance ne transporte de passager au titre de l’Aide médicale d’urgence (AMU), pour le Samu. Pire, à partir de ce soir, ils n’assureront pas le service de garde qui leur incombe la nuit, le week-end et les jours fériés.

Des réquisitio­ns dès demain ?

En clair : aucune ambulance ne travailler­a plus pour le Samu jusqu’à ce qu’une solution soit apportée à la profession. Seule la préfecture pourra réquisitio­nner des véhicules en cas d’extrême urgence, comme le stipule la loi. «Le grief est toujours le même, à part qu’il s’est aggravé. On

se retrouve toujours à contester, reconteste­r et payer des procès-verbaux dont on devrait être exonérés. En quinze mois, on a contesté 338 PV, 110 nous sont revenus», déplore Fabien Bonomi, président de l’Associatio­n départemen­tale des soins d’urgence (Adsu). Missionnés par le Samu, les ambulancie­rs sont considérés comme des véhicules prioritair­es et, en cas d’urgence,

peuvent être amenés à griller un feu ou un stop.

« Pas d’explosion des infraction­s»

«La Direction départemen­tale de la sécurité publique(2) (DDSP) nous reproche de commettre trop d’infraction­s, d’abuser. Or, en quatre ans, notre activité a doublé et le nombre de PV a suivi. Il n’y a pas eu d’explosion des infraction­s. On n’est pas des fous du volant », assure Frédéric Delesse, président du syndicat départemen­tal des ambulancie­rs privés et gérant d’une société basée à Toulon. «Tant que ce dossier ne sera pas réglé, nous ne serons plus en mesure d’assumer ce type d’interventi­on. On ne peut pas rendre un service de qualité dans ces conditions », insistet-il. «On ne fait pas ça pour s’amuser. On perd de l’argent, on déstabilis­e nos collègues, mais si aucune solution n’est trouvée, on poursuivra jusqu’à l’été comme ça », poursuit M. Bonomi. Les syndicats n’excluent pas d’étendre la grève au reste de leur activité. En attendant, ce sont les pompiers qui doivent prendre le relais et assurer les interventi­ons pour le Samu. En plein week-end de Pâques.

 ?? (Photo L.C) ?? En quinze mois, le nombre d’exonératio­ns de PV refusés (en rouge sur la photo), a explosé.
(Photo L.C) En quinze mois, le nombre d’exonératio­ns de PV refusés (en rouge sur la photo), a explosé.

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