Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le suspect islamiste sans lien avec l’attaque de Dortmund
Les autorités allemandes ont mis, hier, hors de cause dans l’immédiat leur principal suspect pour l’attentat de Dortmund et doivent à présent éclaircir de nombreuses zones d’ombre, à commencer par le bien-fondé de la piste « islamiste ». « L’enquête n’a pas permis jusqu’à présent de trouver d’éléments montrant que le suspect a participé à l’attentat» , a indiqué le parquet antiterroriste. Celui-ci a certes demandé le placement en détention de cet Irakien de ans interpellé mercredi, mais pour « appartenance au groupe État islamique » dans son pays d’origine en et . Les perquisitions chez cette personne et un autre islamiste présumé n’ont rien donné. Dès le départ, les enquêteurs étaient restés prudents quant à son implication éventuelle dans l’attaque de mardi soir contre le bus de l’équipe de football de Dortmund, qui a fait deux blessés juste avant un match de Ligue des Champions contre l’AS Monaco. Le patron de la police criminelle locale, Dieter Schürmann, a dès lors souligné que la « situation était prise très au sérieux » car aucune piste n’a jusqu’ici permis de déterminer qui sont les auteurs de l’attaque. « On cherche des gens prêts àtuer» , a-t-il ajouté, selon l’agence DPA. La police s’était orientée vers l’islamisme après la découverte sur les lieux de l’attaque, en trois exemplaires, d’une lettre rédigée «aunom d’Allah ». Mais son authenticité n’est toujours pas avérée et Ralf Jäger, le ministre de l’Intérieur de la région de Dortmund, a prévenu qu’il pouvait s’agir d’une tentative de mettre les autorités sur une « fausse piste ». « En ellemême, la lettre est inhabituelle », relève le quotidien Die Welt, soulignant que le groupe djihadiste a par le passé revendiqué ses actes par vidéo ou communiqué. Par ailleurs, le texte retrouvé à Dortmund ne comprend « ni logo, ni drapeau de l’EI ». Un expert en terrorisme, Peter Neumann, relève dans Bild que l’emploi du mot allemand pour parler du «califat » plutôt que le mot arabe laisse dubitatif.