Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Ali Baddou s’invite chez Depardieu
L’acteur a reçu l’animateur de « Drôle d’endroit pour une rencontre », sur France 3, à son domicile parisien
D epuis mars, Ali Baddouestauxcommandes deDrôled’endroit pourunerencontre.Contrairement aux autres numéros, c’estchezsoninterlocuteur– en l’occurrence Gérard Depardieu – qu’il s’est rendu. «D’habitude,pourl’émission, nouschoisissonsunepersonnalité ainsi qu’un lieu qui puisse lui correspondre, comme Jean d’Ormesson au Petit Palais ou Matthieu Chedid prochainement au Marché Dauphine des Puces de Saint-Ouen. Mais Gérard Depardieu, lui, n’a accepté qu’à une condition, que ça se passe chez lui, à Paris ! Et une invitation de Gérard Depardieu, ça ne se refuse pas ! », raconte Ali Baddou, qui depuis le mois de mars présente le rendez-vouscrééparNicolas Demorand, en changeant un peu le concept toutefois. « Avant, il y avait trois lieux, trois invités. Maintenant, nous nous concentrons sur une seule personnalité, qui nousparledesesgoûtsculturels. » Et, quand il s’agit d’un monument comme Gérard Depardieu, il est vrai qu’on n’en fait pasletourenuneheure.D'humeur joyeuse, accompagné du dessinateur Mathieu Sapin, auteur d’une bande dessinée biographique intitulée
Gérard - Cinq Années dans les
pattes de Depardieu (Dargaud), l’acteur parle du septièmeart,qu’iln’appréciepas beaucoup : « Le ciné rend con… Je n’aime pas les soldats du métier ». Il confie ses préférences pour la musique classique, les grands orchestres et les compositeurs comme Prokofiev et Moussorgski. « Je n’aime pas la violence, mais j’aime la force » ; il parle aussi de la voix, « un instrument qui, avec plus ou moins de souffle, fait naître des émotions, mais on ne sait pas la recette. Qui peut retranscender des textes : lorsque je chante Barbara, je suis Barbara », confie cet infatigable voyageur sans bagage, amateur d’Alexandre Dumas etdupeintreJean-PierreMoynet, qui, comme Mathieu Sapin avec l’acteur, avait suivi l’écrivain jusqu’en Russie… À propos d’oeuvres d’art, Gérard Depardieu précise : « Je ne suis pas collectionneur et, chez moi, toiles et statues sont entreposées par terre. Mais j’aime leurs ondes ». Quand il parle de sa famille, l’acteur ne cache pas sa colère envers ceux qui ont tué sonfils.Puisilsefaittendreen évoquant sa fille Roxane, qui l’appelle Pimpin. « Je ne suis pas fêlé, mais un peu libre, donc Pimpin… »
ÉLISABETH PERRIN