Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Les Insoumis: «Les cantines seront  % bio»

Dix groupes d’appui mènent sur le territoire le combat législatif de juin. Cette semaine ils désigneron­t leurs candidats. En attendant, ils continuent de partager leurs idées. Rencontre

- PROPOS RECUEILLIS PAR E. E.

Jenny Carlhian, Odile Marais, Jacques Fontaine, Daniel Hartmann et Jean-Marie Schlumpf représente­nt La France insoumise portée par Jean-Luc Mélanchon. Ces hommes et femmes de conviction­s font partie d’un des 10 groupes d’appui rassemblan­t 150 personnes dans le combat législatif de juin. Depuis plus d’un an, ils sillonnent la 8e circonscri­ption pour partager leurs idées. Rencontre avec deux d’entre eux, Daniel Hartmann, initiateur et coordinate­ur du groupe d’appui « La Dracénie avec JLM», et Jean-Marie Schlumpf, représenta­nt celui de Barjols.

Envisagez-vous une candidatur­e aux législativ­es ? Daniel Hartmann : Deux candidats seront nommés cette semaine. Ils sont annoncés au dernier moment pour maintenir le suspense.

Le PS n’a pas encore désigné de candidat dans la e. Une alliance est-elle envisagée ? Jean-Marie Schlumpf : Pas du tout. Pour nous, le parti socialiste, c’est fini. J’ai été encarté au PS pendant une certaine période avant d’arrêter pour rejoindre le Parti de gauche (PG). J’ai aussi dirigé le PG Var, aujourd’hui je suis retraité. D. H. : Je suis membre du PG.

Le chômage est particuliè­rement élevé dans la Comment comptez-vous donner une nouvelle impulsion en terme d’emploi ? D. H. : Nous souhaitons revoir tout le maillage ferroviair­e, c’està-dire rouvrir les lignes abandonnée­s et développer les transports publics. Il y aura une gare SNCF à Draguignan qui fonctionne­ra avec des trains. Il faudra refaire le réseau, créer la ligne ce qui générera de l’emploi. J.-M. S. : Nous comptons aussi développer le ferroutage pour permettre d’alléger le trafic sur le réseau autoroutie­r. Avec moins d’émission de CO. Ce qui permettra de répondre aux besoins des population­s en zones rurales. Il y a aussi des problèmes qui se dessinent inter-cités, c’est une chose à laquelle nous allons répondre. De même, la transition énergétiqu­e est très importante. Les projets d’éoliennes seront développés.

Que pensez-vous du projet d’éoliennes à Aups ? D. H. : La population n’est pas d’accord, car cela dénature le paysage. Le tourisme est important sur le secteur. Nous pensons qu’il y a d’autres sites pour mener à bien ce projet dans le Haut Var.

Une autre mesure pour favoriser l’emploi ? D. H. : Il faut travailler moins pour donner du travail à tous. Aujourd’hui, en réalité, les gens travaillen­t de plus en plus, au même tarif. En passant aux  heures, avec une sixième semaine de congés, on va créer des emplois. Il faut pouvoir vivre dignement. Il y a de grandes souffrance­s, beaucoup de burnout. L’humain doit passer en premier. En travaillan­t moins, on peut permettre aux autres de travailler. J.-M. S. : JLM préconise le Smic à   euros, l’augmentati­on des petites retraites, et la retraite à  ans. Ces mesures permettron­t aussi de créer des emplois, de relancer l’économie.

Quelles sont vos priorités ? D. H. : Au niveau de l’agricultur­e nous voulons favoriser le biologique, les circuits courts et réduire le coefficien­t rémunérate­ur des grandes surfaces. Tous les bénéfices de l’agricultur­e vont surtout à la grande distributi­on. Les agriculteu­rs doivent avoir un revenu décent.

Que pensez-vous du projet de création d’un abattoir dans le Var soutenu par le député sortant ? D. H. : On est contre les viandes carnées. Il y a d’autres priorités que la constructi­on d’un abattoir pour les éleveurs. On préconise de plus en plus de quinoa et de produits bio. On ne veut pas de grandes fermes d’élevages dans le Var. Il faut arrêter ces grandes batteries, c’est notre santé qui est en jeu. Il faut mettre un terme agricultur­e productivi­ste où seul le rendement et la productivi­té sont pris en compte. On veut atteindre le  % bio. Une alimentati­on saine pour nos enfants. J.-M. S. : Les cantines scolaires seront  % bio. D. H. : Au lieu de construire un abattoir, il faudrait penser à l’extension du centre hospitalie­r de la Dracénie. Il y a un manque flagrant de lits et de personnels. Des spécialité­s qui ne sont pas représenté­es. Nous sommes pour le développem­ent du service public.

Autre problémati­que : le manque de médecins dans les villages ruraux. Comment y remédier ? D. H. : Il faut construire des centres et des maisons de santé. Il faut salarier des médecins. Le problème qui se pose, c’est que l’attrait est beaucoup plus important sur la côte avec une forte population. J.-M. S. : Dans le Limousin, des primes ont été octroyées par le Départemen­t pour compenser le revenu des médecins. Cela a fonctionné, c’est une autre piste. Le programme de JLM mentionne aussi la création d’un corps de médecins généralist­es fonctionna­risés pendant les années d’études. Les jeunes n’ont pas forcément les possibilit­és financière­s de suivre ce cursus d’études supérieur. Il s’agit donc d’un côté de favoriser l’accès à la profession de médecin en mettant en place ces médecins fonctionna­risés rémunérés pendant leurs études. En contrepart­ie, une fois diplômés, ils s’engageraie­nt à s’installer dans les zones désertes. Il faut également ouvrir les concours. De plus en plus de médecins étrangers s’installent en France. Il est anormal d’aller chercher à l’autre bout du monde des compétence­s que l’on n’a pas chez soi.

Des projets pour la ruralité et développem­ent économique ? J.-M.S. : Il faudrait un rééquilibr­age entre l’urbain et le rural. Le rural se développe de plus en plus alors que tout est accès sur l’urbain, ce qui désertifie un peu plus le rural. Dans des zones entières, comme à Barjols, il y a que des villas de résidences secondaire­s. Il faut rétablir un équilibre économique et social.

Vous n’êtes donc pas favorables à la création de la grande métropole toulonnais­e... J.-M.S. : J’ai des doutes sur la finalité de ce projet. Car on va se retrouver avec des grandes villes avec un maire à la tête de la métropole et tout sera fait pour lui. Et une fois de plus la ruralité aura des miettes. D. H. : Le développem­ent des transports contribuer­a à désenclave­r toutes ces zones rurales. Il faut permettre aux gens de se déplacer plus facilement et à moindre coût. J.-M.S. : A Barjols par exemple il n’y a qu’un car le matin, un autre le soir. Si quelqu’un veut faire des papiers en sous-préfecture de Brignoles, il est obligé d’y rester toute la journée. C’est un réel problème.

Quel message passez-vous à la population ? D. H. : Jean-Luc Mélenchon est le plus honnête et sincère. Il est le candidat de la paix. Son programme est basé sur l’humain d’abord. L’avenir en commun en découle. Rien sans les citoyens, tout pour les citoyens. Nous allons créer des brigades locales pour s’occuper des gens pauvres, mal logés.

Êtes-vous surpris par les récents sondages qui donnent Mélenchon au coude à coude avec Fillon ? D. H. : Pas du tout. On travaille depuis un an. Cependant on prend les sondages, favorables comme défavorabl­es, avec circonspec­tion.

Cette montée en puissance de Mélenchon, la ressentez-vous aussi dans le Haut Var ? D. H. : Surtout dans le Haut Var. Les habitants viennent nous voir et demandent le programme de la France insoumise. Il y a une réelle dynamique notamment sur les marchés (à Barjols, à Aups...).

Le FN a réalisé des scores de  à  % lors des dernières élections sur le secteur. Comment analysez-vous cette poussée ? J.-M.S. : Un vote de contestati­on par rapport à la politique menée. Ils ont épousé à  % le néolibéral­isme. Et puis aussi, les gens sont tellement en souffrance qu’il faut trouver un coupable, cela va être le voisin, un étranger.

Que pensez-vous de la candidatur­e de Pierre Jugy (sans étiquette) soutenu par le FN ? D. H.: C’est honteux. Il est avide de pouvoir.

 ?? (Photo E. E.) ?? Au premier plan Jean-Marie Schumpf et Daniel Hartmann, respective­ment représenta­nt du groupe d’appui de Barjols et coordinate­ur de celui de la Dracénie, accompagné­s de trois membres Jacques Fontaine, Jenny Carlhian et Odile Marais.
(Photo E. E.) Au premier plan Jean-Marie Schumpf et Daniel Hartmann, respective­ment représenta­nt du groupe d’appui de Barjols et coordinate­ur de celui de la Dracénie, accompagné­s de trois membres Jacques Fontaine, Jenny Carlhian et Odile Marais.

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