« Nadal reste le favori »

Patrick Mouratoglou, l’entraîneur de Serena Williams, voit bien l’Espagnol gagner son dixième titre en Principauté. Une longévité exceptionnelle qu’il explique en détails

Patrick Mouratoglou connaît parfaitement la définition du mot gagner. Depuis qu’il coache Serena Williams, il a ramené 9 titres du Grand Chelem, sur les 18 obtenus par l’Américaine. La semaine dernière, lors de la première édition du Verrazzano Open, qu’il organise dans son Académie à Sophia Antipolis, l’entraîneur de la plus grande joueuse de tennis a accepté de se pencher sur celui qui possède tous les records sur l’ocre : Rafael Nadal, en quête d’un dixième succès à Monte-Carlo dimanche prochain.

Comment expliquez-vous la longévité de Nadal sur terre battue ? Déjà, c’est un multiple vainqueur de Grand Chelem, sur toutes les surfaces, ce qui démontre ses qualités. Ensuite, il a tellement le profil du joueur de terre battue. Une combinaison qui explique qu’il a quasiment été imbattable sur cette surface pendant une décennie. C’est unique, mais cohérent pour ses qualités. Même si c’est un peu moins vrai maintenant, c’est probablement le joueur qui a le mieux bougé sur terre, avec un jeu de défense phénoménal, un lift terrible, qui plus est effectué par un gaucher. C’est le joueur qui a fait tourner la balle le plus vite, donc le rebond est très dur à contrôler. Tous ses adversaires ont expliqué que leur timing et leur placement devaient être parfaits, sinon la balle leur échappait, car elle est très vive. Il épuise les joueurs car il ne fait quasiment aucune faute. Dans toute la carrière de Nadal, on a vu des joueurs tenir - jeux, puis s’effondrer car ils explosent sur le plan physique. Ces qualités-là, ils les a toujours, mais il bouge moins bien qu’avant et il se retrouve face à des joueurs qui ont trouvé des solutions face à lui.

Quelles sont les clés face à lui ? Novak (Djokovic) a été le premier à le faire. Il l’a tellement bien fait qu’il a fini par le tyranniser. Et plusieurs joueurs se sont engouffrés dans la brèche quand ils se sont rendu