Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Richelmi, retour vers le futur

Faute d’avoir pu prolonger la glorieuse aventure Alpine en Endurance, le Monégasque se remet en mode GT au volant d’une Audi R8 du team belge WRT. Son objectif : gagner encore !

- GIL LÉON

Dimanche, peut-être avez-vous jeté un oeil sur la retransmis­sion des 6 Heures de Silverston­e qui lançaient une nouvelle fois les hostilités du championna­t du monde d’Endurance, alias le WEC. Lui, pas du tout ! « J’ai regardé les F1 à Bahreïn et basta », lâche Stéphane Richelmi. « Dans deux mois, lors du week-end des 24 Heures du Mans, ce sera pareil. Télé éteinte. J’irai à la plage. Ou je ferai un barbecue avec des amis... » Après avoir crevé l’écran d’un bout à l’autre d’une mémorable campagne 2016 qui l’a vu décrocher quatre victoires de catégorie - dont la plus prestigieu­se au double tour d’horloge sarthois - et le titre LMP2, en compagnie de Nicolas Lapierre et Gustavo Menezes, le Monégasque de 27 ans vient de négocier un virage pour le moins inattendu. Au revoir Alpine, bonjour Audi. « Gustavo n’étant plus classé pilote ‘‘silver’’ mais ‘‘gold’’, comme moi, en 2017, notre trio ne pouvait pas être reconduit », explique l’ambassadeu­r de la Principaut­é que l’on pensait parti pour accomplir un long bout de chemin sur les circuits du WEC. « Initialeme­nt, je devais intégrer l’autre équipage Alpine. Mais contrairem­ent à la numéro 36 (désormais confiée à Lapierre, Menezes et Rao, ndlr), la ‘‘35’’ n’était pas prête pour débuter à Silverston­e. Et surtout, son programme reste aujourd’hui à valider définitive­ment. Pour l’instant, il ne comprend que trois manches : Spa-Francorcha­mps, Le Mans et Le Nürburgrin­g. Voilà, sans certitude concernant l’avenir à court terme avec Alpine, j’ai préféré saisir l’opportunit­é de revenir dans le giron Audi en Blancpain Endurance Cup. »

Avec Tréluyer et Berthon

Incroyable mais vrai : l’une des principale­s révélation­s de la saison 2016 manque donc à l’appel, dans l’impossibil­ité de défendre une couronne et des trophées conquis de haute lutte. « Il y a cinq mois, au moment de fêter notre réussite, après l’ultime course, je ne pensais pas une seconde que la suite se déroulerai­t ainsi. Le sport automobile, parfois, c’est compliqué, on le sait. Regardez Andreas Mikkelsen, côté rallye. Il offre à Volkswagen sa dernière victoire, en Australie, mais aucune porte ne s’ouvre devant lui cet hiver. Et maintenant, il ronge son frein en WRC2 ! Moi, je suis content d’avoir vécu cette aventure fantastiqu­e. Hélas, l’occasion de la prolonger ne s’est pas présentée. Donc on tourne la page, avec de bonnes raisons d’espérer vivre d’autres jours heureux bientôt. » La suite ? Un retour vers le futur qui débute... tout de suite. Direction les 3 Heures de Monza, où l’ancien pilote GP2 va retrouver ce week-end le team belge WRT, bras armé d’Audi en Grand Tourisme avec lequel il avait débuté sa trajectoir­e post-monoplace en 2015. Deux ans après cette exploratio­n accomplie notamment au côté d’un certain Stéphane Ortelli, le voici associé à deux autres « pointures » : Benoît Tréluyer et Nathanaël Berthon. « Avec ‘‘Nath’’, on est potes depuis l’époque GP2. Quant à ‘‘Ben’’, j’ai fait sa connaissan­ce l’an passé dans le paddock du WEC. Un mec sympa, abordable. Après avoir partagé le volant de l’une des deux Audi A1 alignée par WRT sur la glace du Trophée Andros, ils cherchaien­t un coéquipier pour ce programme en GT3. Je suis super content de les rejoindre. »

Les  Heures de Spa dans le viseur

Triple vainqueur des 24 Heures du Mans sous la bannière de la firme aux anneaux ayant lui aussi quitté le WEC après la fin de carrière précipitée des protos R18 e-tron quattro, Tréluyer ne se met pas en mode GT pour faire de la figuration. « On vise haut, évidemment », martèle un Richelmi remonté à bloc. « Les deux journées d’essais effectuées ensemble m’ont permis de reprendre mes marques à bord de l’Audi R8. Par rapport à l’ancienne génération pilotée il y a deux ans, celleci s’avère beaucoup plus aboutie. Sans la balance de performanc­es (le lest et la bride réglementa­ires, ndlr), ça va beaucoup plus vite : entre trois et quatre secondes au tour. » Face aux Mercedes, Bentley, McLaren, Ferrari, Lamborghin­i et BMW, la lutte au sommet s’annonce acharnée. « Si Monza n’est pas le terrain de jeu favori de la R8, on va quand même essayer marquer d’emblée des gros points. Ensuite, il y aura une belle carte à jouer à Silverston­e, et surtout aux 24 Heures de Spa, le tournant numéro 1 du championna­t qui sourit souvent au team WRT... »

 ?? (Photo Thierry Mouchet) ?? Rapide sur asphalte et sur terre, Jean-Baptiste Franceschi fait figure de très sérieux prétendant au titre.
(Photo Thierry Mouchet) Rapide sur asphalte et sur terre, Jean-Baptiste Franceschi fait figure de très sérieux prétendant au titre.

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