Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Romain Duris, aventurier dans l’après -
L’histoire
1923. Georges (Romain Duris), héros de 14 fuyant son passé, mène depuis quatre ans une vie nomade et aventureuse en Afrique lorsqu’il décide de rentrer en France. Il y retrouve sa mère et son frère Marcel (Gregory Gadebois), invalide de guerre muré dans le silence. Peinant à retrouver une place dans cet après-guerre où la vie a continué sans lui, il fait la rencontre d’Hélène (Céline Sallette), professeur de langue des signes avec laquelle il noue une relation tourmentée…
Notre avis
Acteur passé à la réalisation, Emmanuel Courcol signe avec Cessez-le-feu un drame historique ambitieux, d’une belle facture classique. Céline Sallette et Romain Duris y forment un couple de cinéma particulièrement crédible, sans sucre ajouté. La première n’a pas eu à forcer sa nature et son jeu rigoureux fait merveille. Le second a plus dû travailler son physique et sa posture, pour incarner cet homme bien éduqué, que la guerre et les aventures africaines ont rendu dur et cassant. La partie africaine du récit est très réussie, en partie grâce aux magnifiques images de Tom Stern, le chef opérateur de Clint Eastwood, dont on se réjouit qu’il travaille désormais en France. Les scènes de bataille dans les tranchées de la guerre de 14 sont aussi très impressionnantes, avec un plan séquence particulièrement audacieux. Beaucoup de qualités donc pour un premier film, dont l’unique défaut est justement de trop vouloir bien faire et d’embrasser trop de sujets à la fois (les traumas de la guerre, la reconstruction économique, l’évolution des rapports hommes femmes...). On suivra donc avec intérêt la suite de la carrière d’Emmanuel Courcol réalisateur.