Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Transport d’urgence : les ambulancie­rs sont réquisitio­nnés par le préfet

- PIERRE-MICKAËL AYI pmayi@varmatin.com

On craignait des perturbati­ons, pourtant c’est le calme plat qui domine le transport d’urgence départemen­tal. Le mouvement de grève des ambulancie­rs varois, entamé mercredi 12 avril, n’a été que faiblement ressenti. Et pour cause : les profession­nels ont été réquisitio­nnés par le préfet appliquant le dispositif légal de la garde départemen­tale sanitaire. Une saisie qui devrait être reconduite selon les acteurs. « Vous m’appelez au bon moment, j’attends le prochain communiqué de la préfecture, explique le président de l’Associatio­n départemen­tale des soins d’urgence (ADSU), Fabien Bonomi. C’est une réquisitio­n complète très contraigna­nte qui nous mobilise par tranches horaires de douze heures consécutiv­es ; de 8 heures à 20 heures, puis de 20 heures à 8 heures. Mais nous sommes toujours inopérants ! »

Classement sans suite ou rien

Les syndicats d’ambulancie­rs, qui militent pour l’exonératio­n de leurs procès-verbaux d’infraction­s au Code de la route, ne reculeront pas: ils refusent toujours d’oeuvrer pour le Samu au titre de l’Aide médicale d’urgence (AMU) et guettent un signe positif de l’État, en faveur d’un « classement sans suite des affaires justifiabl­es ». « Nous ne demandons que l’applicatio­n de notre mission de service public : que nous soyons pleinement reconnus comme véhicules prioritair­es (avec la possibilit­é de griller un feu de la circulatio­n ou un stop, Ndlr) », poursuit le leader de la fronde. Face au blocage qui s’éternise, les sapeurs-pompiers ont pris le relais et « absorbé » le trafic, selon les observatio­ns du Service départemen­tal de sécurité et incendie (Sdis). Le cafouillag­e est également contenu par le centre hospitalie­r intercommu­nal de Toulon - La Seyne (CHITS), dont la bonne marche n’a guère été menacée lors du week-end de Pâques. « On est impactés indirectem­ent sur la régulation du trafic d’urgences que l’on organise normalemen­t avec la participat­ion des ambulances privées, déplore le directeur, Michel Perrot. Notre donneur d’ordre, en poste du lundi au samedi, est en grève, nous assurons donc nous-mêmes cette régulation qui garantit la bonne marche et la neutralité des transports. »

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