Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Transport d’urgence : les ambulanciers sont réquisitionnés par le préfet
On craignait des perturbations, pourtant c’est le calme plat qui domine le transport d’urgence départemental. Le mouvement de grève des ambulanciers varois, entamé mercredi 12 avril, n’a été que faiblement ressenti. Et pour cause : les professionnels ont été réquisitionnés par le préfet appliquant le dispositif légal de la garde départementale sanitaire. Une saisie qui devrait être reconduite selon les acteurs. « Vous m’appelez au bon moment, j’attends le prochain communiqué de la préfecture, explique le président de l’Association départementale des soins d’urgence (ADSU), Fabien Bonomi. C’est une réquisition complète très contraignante qui nous mobilise par tranches horaires de douze heures consécutives ; de 8 heures à 20 heures, puis de 20 heures à 8 heures. Mais nous sommes toujours inopérants ! »
Classement sans suite ou rien
Les syndicats d’ambulanciers, qui militent pour l’exonération de leurs procès-verbaux d’infractions au Code de la route, ne reculeront pas: ils refusent toujours d’oeuvrer pour le Samu au titre de l’Aide médicale d’urgence (AMU) et guettent un signe positif de l’État, en faveur d’un « classement sans suite des affaires justifiables ». « Nous ne demandons que l’application de notre mission de service public : que nous soyons pleinement reconnus comme véhicules prioritaires (avec la possibilité de griller un feu de la circulation ou un stop, Ndlr) », poursuit le leader de la fronde. Face au blocage qui s’éternise, les sapeurs-pompiers ont pris le relais et « absorbé » le trafic, selon les observations du Service départemental de sécurité et incendie (Sdis). Le cafouillage est également contenu par le centre hospitalier intercommunal de Toulon - La Seyne (CHITS), dont la bonne marche n’a guère été menacée lors du week-end de Pâques. « On est impactés indirectement sur la régulation du trafic d’urgences que l’on organise normalement avec la participation des ambulances privées, déplore le directeur, Michel Perrot. Notre donneur d’ordre, en poste du lundi au samedi, est en grève, nous assurons donc nous-mêmes cette régulation qui garantit la bonne marche et la neutralité des transports. »