Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Simon n’était pas loin

Le Niçois a manqué de peu l’exploit d’éliminer Novak Djokovic. Journée noire pour les Français qui ne sont que 3 sur 8 à s’être qualifiés pour la suite

- LEANDRA IACONO

H

ier, c’était ciel bleu sur Monte-Carlo. Enfin pas tout à fait. Car si les huit Français engagés dans le tournoi ont joué, seuls trois d’entre eux verront le tour suivant. Même si Gilles Simon est passé très près de nous remonter le moral.

Un combat de titans et une énorme déception. Gilles Simon et Novak Djokovic ont assuré le spectacle sur le court Rainier III, mais pour la 11e fois en 12 confrontat­ions (la 1re sur terre battue), c’est le Serbe qui est sorti vainqueur (6-3,3-6,7-5). Le Français, pas loin de réaliser un exploit retentissa­nt, pourra avoir des regrets d’avoir été repris à 5-4 alors qu’il servait pour le match. La ligne qui sépare les bons joueurs des grands joueurs est mince. Elle a encore une fois fait la différence au terme d’une troisième manche à rebondisse­ments. « C’est un match qui a été long, il s’est passé beaucoup de choses. J’ai perdu un peu mon calme, mes coups étaient un peu moins justes. Ça a été le contraire pour lui. C’est dommage. J’aurais aimé l’amener au tie-break », a raconté Simon, après la rencontre. Le Niçois, très affûté physiqueme­nt, semblait, après un premier set moyen, avoir pourtant trouvé la solution pour mettre à mal les ambitions d’un Djokovic à la maison. A l’aise dans les filières longues, Simon a en effet longtemps obligé le résident monégasque à frapper le coup de trop après d’interminab­les échanges et sa résilience aurait mérité d’être récompensé­e. C’était sans compter sur un numéro 2 mondial, peut-être un peu moins impression­nant actuelleme­nt mais toujours aussi sûr de ses forces. Car au terme de 2h30 très intenses, c’est bien Djokovic, malgré deux breaks consécutif­s contre lui dans le dernier set, qui continue sa route vers un 3e titre à Monte-Carlo. Le Niçois pourra se consoler d’avoir montré un niveau très prometteur pour la suite de la saison sur terre battue. Un constat qui ne vaut pas pour tous les Tricolores.

Hécatombe chez les Bleus

On s’attendait à 7 Français sur le front hier, il y en a eu 8, Pierre-Hugues Herbert ayant profité du forfait de l’Allemand Kohlschrei­ber pour être repêché. Un bonus dont il n’a pas profité puisqu’il s’est incliné 3-6, 6-2, 6-1 contre Berlocq. Son partenaire de double Nicolas Mahut n’a pas fait mieux contre l’espoir russe Khachanov (6-2,6-4). Mais la palme de la défaite la plus difficile à comprendre est décernée à Benoît Paire. Contre Tommy Haas, 655e mondial, l’Avignonnai­s a fait un festival de fautes directes, gestes d’humeur et mauvaise foi. Résultat, un lourd revers 6-2, 6-3, suivie d’une conférence de presse tout aussi surréalist­e (voir les phrases du jour). Tous les espoirs tricolores reposent désormais exclusivem­ent sur Jérémy Chardy, Lucas Pouille et Adrian Mannarino. Le premier s’est défait difficilem­ent du prometteur Borna Coric (7-6, 3-6, 6-3) et affronte Marin Cilic aujourd’hui pour un choc de gros serveurs. Lucas Pouille, sur la voie de son bon début de saison, s’est imposé en patron 62, 6-4 et a impression­né contre Ryan Harrison, malgré des difficulté­s au service (35 % de 1res balles, et 7 doubles fautes). Enfin, dans le duel franco-français qui l’opposait à Jo-Wilfried Tsonga, Adrian Mannarino, issu des qualificat­ions, a été impeccable et a créé la surprise d’éliminer le numéro 1 français. Après un premier set perdu 6 jeux à 7, son travail de sape ainsi que quelques amorties bien senties ont terminé d’user physiqueme­nt le Manceau, en manque de rythme après être devenu récemment papa (6-7, 6-2, 6-3). Il s’est offert du même coup le 2e top 10 de sa carrière après Wawrinka en 2015.

Newspapers in French

Newspapers from France