Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Une invitation à traverser les continents »

- RECUEILLI PAR S. CHAUDHARI

Basé à Perpignan, Yann Causse, directeur artistique du festival depuis ses débuts, a toujours autant de plaisir à en être le programmat­eur.

Qu’est-ce qui fait des Grimaldine­s un festival unique ? Dans la région, c’est le seul rendezvous qui propose dans le village un programme gratuit basé sur les arts de la rue, avec ce côté populaire et festif, et un autre moment de célébratio­n avec le concert payant au pied du château. C’est un alliage unique et original sur un beau site.

Qu’est-ce qui change cette année ? On reste sur une continuati­on de la formule qui marche avec quelques changement­s. Par rapport à l’an dernier, une soirée payante supplément­aire a été ajoutée. Quand aux animations dans le village, elles finiront cette année, une heure plus tard, à  h. Nous veillerons à ce qu’elles ne soient pas trop bruyantes.  h, c’était sans doute un peu tôt pour ceux qui ne se rendaient pas au concert ensuite.

Comment avez-vous choisi les cinq têtes d’affiche ? Il y a des valeurs sûres combinées à nos nouveaux projets. Je me suis penché sur Ben l’Oncle Soul quand j’ai appris qu’il travaillai­t sur les oeuvres de Frank Sinatra. De même pour China Moses, qui sort en ce moment un nouveau CD, beaucoup plus soul que les derniers. Il y a deux valeurs sûres, comme Lucky Peterson et De Palmas. Flavia Coelho sera notre rayon de soleil. La programmat­ion est, cette année, cosmopolit­e avec une veine afroanglo-saxonne. On se tient à notre volonté de traverser les continents.

Comment expliquer l’engouement pour les spectacles de rues ? En effet, les déambulati­ons, les parades, les fanfares, les quatre-cinq concerts en lieu fixe contribuen­t à faire découvrir le village différemme­nt. Je pense également que la proximité avec les artistes favorise l’engouement. Eux aussi le vivent comme un plus. C’est un public qui ne va pas forcément dans les salles, justement parce qu’on est noyé dans la masse. Dans cette configurat­ion, la salle de spectacle ou de théâtre, c’est le village. Tout comme au château, où même lorsqu’il est rempli (- personnes), il y a toujours cette proximité.

Le public vient-il plus par besoin ou par plaisir ? En tant qu’organisate­ur, je dirais que c’est un besoin. La culture se trouve aussi dans le divertisse­ment. C’est s’ouvrir, accepter l’Autre et, en période de repli sur soi, c’est important. C’est aussi un plaisir, bien évidemment : c’est l’été, les gens sont en vacances, heureux de partager quelque chose avec les artistes. C’est une autre forme d’éducation et d’ouverture.

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