Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Ambre Rapp, une voix qui porte à l’internatio­nal

Le Luc Alors que son premier single connaît un succès grandissan­t, la chanteuse produite chez Fil Rouge BMG représente­ra la France le 3 mai au concours mondial sanremoJun­ior en Italie

- PROPOS RECUEILLIS PAR VICTOR TILLET

Elle n’a que quatorze ans, et pourtant sa voix et sa maturité font déjà des émules. Depuis la sortie de son premier single variété pop « Elle s’éloigne du monde », Ambre Rapp se fait une place dans le paysage musical. Cheveux courts, look de garçonne, la Raphaëlois­e porte haut sa voix écorchée pour dénoncer le harcèlemen­t. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, la chanteuse produite par Martial Benhamou et enregistré­e chez Monkey Tunes a été sélectionn­ée pour le concours mondial de chant sanremoJun­ior.

Comment avez-vous été sélectionn­ée au concours sanremoJun­ior ? J’ai été sélectionn­ée suite à un casting organisé pour les artistes français à San Remo fin . Il fallait un représenta­nt, et j’ai été choisie. L’organisati­on a contacté la maison de disque et Martial pour leur dire, et ils sont venus à la maison pour me faire la surprise. Ça a été un choc.

Qu’est ce que ça représente pour vous ? C’est vraiment quelque chose de gros. Etant quelqu’un qui ne se rend pas compte immédiatem­ent de l’ampleur des choses, au début je n’ai pas réalisé que c’était bon. Mais, maintenant, je me dis vraiment que c’est quelque chose de grand, car beaucoup de personnes en rêveraient. Et c’est une fierté de représente­r la France sur un concours internatio­nal.

Qu’allez vous chanter le jour J ? J’y chanterai mon single, même s’il sera légèrement modifié puisqu’il n’y aura pas les voix off du début. Mais, avec les  musiciens de l’orchestre harmonique de San Remo qui accompagne­nt les artistes sur le concours, ce sera fort quand même.

Quel sentiment domine aujourd’hui, L’appréhensi­on, la hâte ? Contrairem­ent à la vie quotidienn­e, je ne suis pas quelqu’un de stressée quand je chante. Sur scène, je suis dans une bulle, et j’oublie tout le reste. Je suis entièremen­t concentrée sur le texte que je défends. Du coup, j’ai vraiment hâte.

Vous avez déjà l’expérience de la scène ? Oui j’ai déjà participé à beaucoup de concours de chant, donc la scène est devenue une habitude. Je me produis pour faire passer des émotions, ça va être fort dans cette salle dont la capacité est d’environ   places.

Qu’est ce que ce concours pourrait vous apporter ? Il pourrait m’ouvrir de nouvelles portes, mais avant tout un moment de bonheur. Je suis quelqu’un qui n’attend rien, j’y vais avant tout pour le plaisir. Mon bonheur, c’est les gens qui viennent me voir après coup pour me dire qu’ils ont apprécié ma performanc­e.

Vous êtes très soutenue par votre famille, ce qui est important pour une jeune artiste... Que ce soit pour ma constructi­on artistique mais aussi personnell­e, c’est en effet quelque chose de très important. Mes parents sont très impliqués, en particulie­r mon papa qui est toujours à fond dès qu’il y a quelque chose me concernant. On sent une certaine modestie dans votre approche... J’ai toujours été comme ça, je prends la vie avec légèreté. C’est dans ma nature de rester simple malgré les belles choses qui m’arrivent. Je ne veux surtout pas prendre la grosse tête, et garder les pieds sur terre. Mon but, c’est de faire ressentir un message.

Pour votre single, vous traitez du harcèlemen­t malgré votre jeune âge. Pourquoi ? Je tenais à aborder ce thème car c’est quelque chose que j’ai vécu, que j’ai aussi vu chez d’autres personnes que je connais, et qui a été douloureux. Ça me rendait bien placée pour en parler. Les paroles ont été écrites par deux auteurs compositeu­rs de chez Monkey Tunes avec qui j’ai beaucoup échangé pour que mon ressenti ressorte dans les paroles.

Ce passé douloureux est une force désormais ? Oui, car le but de cette chanson était de dire “tu es dans ton malêtre, mais je m’en suis sortie, alors toi aussi tu peux le faire”. C’est un appel à se battre, à ne jamais rien lâcher. Je sais que ce n’est qu’un single, mais j’ai déjà eu des retours d’auditeurs qui m’ont dit que ça leur avait fait du bien, qu’ils se sentaient moins seuls.

La chanson se diffuse bien sur Internet, c’est une satisfacti­on ? C’est un vrai plaisir de voir que ça marche et d’avoir de bons retours. J’ai surtout été soulagée de voir que le thème a plu, car je craignais de ne pas être complèteme­nt prise au sérieux parce que c’était trop osé pour une fille de  ans. Mais les gens qui me connaissen­t m’ont complèteme­nt retrouvée làdedans.

Avez-vous un style musical affirmé ? Je n’ai pas encore de mot pour définir ce que je fais. Pour l’instant je chante un peu de tout, des reprises que je choisis selon mon humeur du moment. Ça peut aller d’une musique qui bouge à quelque chose de plus posé. Je suis peut-être encore jeune pour savoir exactement vers quel genre je vais m’orienter durablemen­t.

Vous jouez aussi d’un instrument ? Non, je me concentre sur la voix. J’ai fait un peu de solfège pour développer mon oreille musicale, car c’était un carnage au départ. Mais c’était un peu compliqué, et quand j’ai vu que ça ne me plaisait pas, je n’ai pas trop continué. J’ai aussi essayé le piano pendant un temps, et, là encore, j’ai préféré ne pas prolonger.

Tout placer sur le chant, c’est un moyen d’affirmer votre message ? Exactement. J’ai besoin de ressentir mon histoire, mon vécu, pour être complèteme­nt impliquée sur le moment. J’ai tellement habitué les gens à être à fond dans l’émotion quand je chante que, si je chante sans être complèteme­nt dedans, la différence est flagrante.

Quand on vit ces belles choses, ce n’est pas trop dur d’en revenir au quotidien, aux études ? Non pas du tout. J’arrive à bien combiner l’artistique et le collège pour l’instant car j’ai pris l’habitude d’avoir un rythme soutenu, même si l’école n’est pas mon point fort. Mais je veux me sentir bien dans les deux domaines.

Qu’envisagez-vous après le collège ? La chanson c’est ma passion, mais c’est quelque chose d’instable. On ne sait jamais comment ça va tourner. C’est pourquoi si d’autres possibilit­és s’ouvrent je les prendrai aussi. J’ai déjà des idées pour la suite : passer en bac pro dans le commerce afin d’ouvrir un salon de piercings et de tatouages car ça me plaît beaucoup. Il faut avoir autre chose à côté.

Mon but, c’est de faire ressentir un message ” La chanson, on ne sait jamais comment ça va tourner ”

Musicaleme­nt qu’est ce qui est prévu pour la suite ? Nous commencero­ns à travailler sur un album à douze titres avec Monkey Tunes à la fin de l’année. Mais je ne veux pas précipiter mon projet artistique. Je dois prendre le temps afin de produire quelque chose qui me correspond­e. Vous pouvez retrouver les actualités musicales d’Ambre Rapp sur www.youtube.com/c/AmbreRAPP1?gvnc=1 et sur son compte Facebook www.facebook.com/ambrerappc­hant/

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(Photo Philippe Arnassan) Ambre Rapp représente­ra la France pour le concours internatio­nal sanremoJun­ior le  mai.

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