Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

GB : élections anticipées le  juin, Theresa May et Jeremy Corbyn sur le terrain

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Le Parlement britanniqu­e a donné, hier, son aval à l’organisati­on de législativ­es anticipées le  juin, réclamées par la Première ministre conservatr­ice Theresa May qui veut avoir les mains libres pour négocier le Brexit. Après une heure et demie de débats, les députés ont validé par  voix contre  l’organisati­on du scrutin trois ans avant la date prévue, annoncé par surprise la veille par Mme May. Aussitôt le vote acquis, la dirigeante a entamé sa campagne électorale en se rendant à Bolton, dans le nord de l’Angleterre, où elle a demandé à quelques dizaines de sympathisa­nts réunis dans un bâtiment de lui donner « un mandat clair » pour mener les discussion­s du Brexit. « Il s’agit d’offrir un leadership fort et stable pour mener le RoyaumeUni à travers le Brexit et au-delà », a déclaré Theresa May, arrivée au pouvoir trois semaines après le vote pour le Brexit du  juin et sans passer par l’épreuve des urnes. Jeremy Corbyn, le chef du Parti travaillis­te, principale formation d’opposition, s’est lui aussi immédiatem­ent rendu sur le terrain, dans une rue de Croydon, au sud de Londres, pour appeler à voter pour « la justice sociale ». Et si, pour changer, nous parlions d’autres élections, législativ­es celles-là, dans un autre pays, la GrandeBret­agne ? En annonçant des élections anticipées, la Première ministre, Theresa May, vient d’y faire un véritable coup de théâtre. Aussitôt dit, aussitôt accepté : il a fallu vingt-quatre heures au Parlement britanniqu­e pour approuver le projet de loi de l’occupante du  Downing Street. Les Britanniqu­es voteront donc dès le  juin prochain. Tout cela a été mené tambour battant. La dissolutio­n décidée par Theresa May n’a rien d’une décision prise par caprice, mais par calcul. Raison officielle­ment invoquée : les divisions au Parlement sont un danger pour la stabilité du pays au moment où commence une des négociatio­ns les plus dures que le Royaume-Uni ait eu à mener depuis son entrée dans l’Europe en . Mme May a besoin d’une large majorité, celle qu’elle a depuis deux ans lui paraissant trop étriquée pour avoir une liberté de manoeuvre suffisante. Raison moins affichée mais néanmoins réelle : si Theresa May a décidé de renvoyer les députés devant leurs électeurs, trois avant la fin de leurs mandats, c’est qu’aujourd’hui son opposition est affaiblie. Elle pense donc pouvoir, à moindre coût politique, peupler le Parlement d’une très large majorité de partisans du Brexit, et avoir les coudées franches, en écrasant – du moins est-ce ce qu’elle va tenter de faire – son opposition travaillis­te. Son leader, Jeremy Corbyn, qui se situe à l’extrême gauche de sa formation, voit depuis deux ans sa popularité, qui n’était déjà pas excessive, plonger.

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