Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
La cellule Cannes-Torcy jugée à partir de ce matin
Cinquante-trois jours d’audience pour juger vingt accusés, dans une affaire tentaculaire de groupe djihadiste démantelé. C’est le défi hors normes qui attend la Cour d’assises spéciale de Paris, à partir de ce matin, avec l’ouverture du procès de la cellule Cannes-Torcy (lire Nice-Matin du 19 avril). Jusqu’au 7 juillet, dixsept accusés (trois sont visés par des mandats d’arrêt) doivent répondre de l’attentat contre une épicerie casher, de projets déjoués et d’une filière djihadiste en lien avec la Syrie. Rappel des dates clés de l’affaire. 19 septembre 2012. Une grenade explose dans l’épicerie Naouri, à Sarcelles, faisant un blessé léger. 6 octobre 2012. Vaste coup de filet contre une cellule djihadiste à Cannes et Torcy. Son leader Jérémie-Louis Sidney, dont les empreintes ADN ont été identifiées sur la cuillère de la grenade, est abattu par la police. Un arsenal et des composants d’explosifs sont saisis à Torcy chez Jérémie Bailly, identifié comme son lieutenant. 7 et 17 juin 2013. Quatre suspects sont interpellés au Cannet, à Cannes et Toulon. 14 octobre 2013. La Sdat et la PJ de Nice réalisent trois nouvelles interpellations à Cannes, Mougins et Vallauris. Un pistolet-mitrailleur, un pistolet automatique et des munitions sont saisis. 15 novembre 2013. Nice-Matin révèle que des Cannois interpellés à leur retour de Syrie en juin projetaient d’assassiner des militaires varois. 11 février 2014. La police interpelle Ibrahim Boudina dans un immeuble de Mandelieu-La Napoule. Une arme de poing et trois cannettes d’explosifs remplies de TATP sont saisies dans un local technique. 7 décembre 2015. L’instruction débouche sur une ordonnance de non-lieu, de requalifaication et de mise en accusation de 358 pages. 1er avril 2016. Un arrêt de la chambre de l’instruction saisit la cour d’assises de Paris spécialement composée. 20 avril 2017. Ouverture du procès à Paris. Date de fin prévue le 7 juillet. Mieux vaut, pour battre son adversaire, attendre qu’il soit à son plus bas niveau. C’est plus sûr. Et puis, en ce qui concerne le Brexit, Jeremy Corbyn n’a jamais été franc du collier : le Labour avait appelé les siens à voter contre le maintien de la Grande-Bretagne dans l’Europe, les électeurs ne l’ont pas suivi, et Corbyn s’était modérément investi dans le référendum de . Au moment où Mme May commence sa négociation de sortie de l’Europe, elle préférerait un autre leader travailliste, peut-être plus convaincu de la nécessité pour la Grande-Bretagne de quitter le continent européen. Reste le parti de la droite dure, anglais, l’UKIP, très anti-européen, qui avait fait en , de la lutte contre l’immigration son cheval de bataille. Après la démission de son leader historique, Nick Farage, ce mouvement-là aussi bat de l’aile. Raison de plus, aux yeux de la Première ministre pour achever de le déstabiliser. Débarrassée de tout ce beau monde, sur sa gauche et sur sa droite, Mme May, la nouvelle Dame de fer anglaise, compte mener les négociations à sa guise. Reste qu’une dissolution est toujours à risque. Les opposants au Brexit, en Écosse et en Angleterre, risquent d’en profiter pour se refaire une santé, contrairement à l’intention de Theresa May. Voilà pourquoi le coup de théâtre de Mme May peut toujours, quelles que soient ses intentions, tourner au coup de tabac.